Il y a Virgile, un petit timide qui est toujours seul, incapable de s'affirmer ou même de saluer cette fille qui lui plait, même s’il le voudrait. D'ailleurs sa mère le surnomme Tortue (même s'il déteste ça). Il y a Valencia, jeune fille sourde passionnée par la nature, mais aussi solitaire forcée depuis que sa bande de copines a décidé qu'elle les ralentissait. Il y a Chet, qui passe son agressivité sur les autres parce qu'il n'arrive pas à être à la hauteur des attentes de son père. Et il y a Kaori, qui vient d’ouvrir un cabinet de voyance (dont Virgile est le seul client pour l’instant) et qui voit des signes partout. Ce jour-là, il y a aussi un rendez-vous, des cailloux à trouver, une forêt, des rencontres, un puits, un accident et… le destin. Avec C’est l’Univers qui l’a voulu, Erin Entrada Kelly propose un récit tout en douceur qui parle de différences, des chemins qui se croisent et des signes qu’il faut parfois savoir suivre. En alternant les points de vue des quatre personnages principaux dans de courts chapitres, l’autrice s’adresse aux bons lecteurs, dès 10 ans.
C’est un livre très doux que celui-ci, un peu lent dans le déroulé de l’action parce que beaucoup dans la psychologie, mais sans être ennuyant pour autant. Au départ, il faut un certain temps pour se repérer. Car si les personnages sont distincts les uns des autres et que chacun possède une personnalité qui lui est propre, il faut apprendre à les connaitre d’abord, à découvrir leurs différents univers (et les autres personnages qui les peuplent), à comprendre où ils en sont au début de cette journée qui sera bien spéciale.
Et puis les choses se mettent en place, et tout de suite, une large part est faite à ces « signes » en lesquels plusieurs croient. La Lola (grand-mère) de Virgile qui lui dit de se méfier du rouge, Kaori qui prédit quelque chose de sombre, Valencia qui ne le sait pas, mais s’apprête à jouer un rôle important et Chet qui se cherche… et trouvera quelques problèmes en chemin.
Ce qui est aussi chouette, c’est que les personnages de l’histoire font aussi partie d’une diversité culturelle sans que ce soit forcément le centre du récit (enfin, sauf pour la surdité de Valencia, qui joue quand même pour beaucoup dans certaines scènes) et que le lecteur peut se reconnaitre en eux. Leur apppartenance à différents univers teintent aussi les relations qu'ils ont entre eux et leur imaginaire, auquel le lecteur a accès puisque la narration les suit en alternance.
Bref, c’est une chouette lecture que celle-ci! D’ailleurs, le livre a remporté le célèbre prix Newbery Medal en 2018 dans sa version originale et je comprends bien pourquoi!
Merci à Seuil Jeunesse pour le roman!
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