Nicolas n'a pas grand chose pour lui. Habitant une minuscule cabane dans le Nord de la Finlande, il vit seul avec son père Joël, un bucheron, et sa petite souris, Miika. Un jour, un aventurier propose une mission incroyable à Joël : partir découvrir Lutinbourg pour le compte du roi. Cela pourrait sortir la petite famille de sa grande pauvreté! Malheureusement, Nicolas ne semble pas aussi enchanté par cette perspective que son paternel, surtout que celui-ci refuse de l'y amener. Pire : il doit de plus se faire garder par sa détestable tante Carlotta. Quelque temps plus tard, alors que son père ne donne toujours aucun signe de vie et que tante Carlotta se veut plus terrible que jamais, Nicolas décide de risquer sa vie et de partir sur les traces de Joël à travers la Laponie.
Après de multiples épreuves, le garçon découvre enfin Lutinbourg, le grand village peuplé de lutins aux pouvoirs magiques. Bien que le père Topo et Tite Nouch lui témoignent de la bonté dès son arrivée, ils constituent l'exception. Depuis que quelques humains ont récemment enlevé le lutin nommé Ti Kip – l'expédition de Joël peut-elle en être responsable? –, le père Vodol règne en despote sur le village en interdisant le bonheur, la danse et l'accueil des autres – trop dangereux! Nicolas, qui ne possède pourtant pas une once de méchanceté, se retrouve ainsi en prison, avec pour dangereux compagnons de cellule un ogre et une fée de Vérité ne pouvant mentir! Le chemin vers la liberté et le pardon sera long et laborieux pour le futur père Noël…
Un garçon nommé Noël est un roman proposant la genèse du père Noël. À travers un récit fantastique imagé et grandement illustré, le lecteur découvre comment Nicolas a pu devenir le généreux homme magique qui vit dans le Nord avec ses lutins. L'histoire est racontée avec une langue et un humour adaptés aux enfants de 9 ans et plus.
J'ai rapidement accroché sur le ton léger et l'humour de l'auteur anglais Matt Haig, qui contribuent à adoucir l'atmosphère étouffante et inquiétante dans laquelle évolue son personnage principal. Cette ambiance rappelle avec bonheur la touche magique des romans britanniques de Dickens, Roald Dahl ou Rowling, qui mettent bien souvent de l'avant le pauvre petit orphelin. Encore ici, le lecteur ne peut que prendre en pitié Nicolas et croire aussi fort que lui aux pouvoirs de la bonté et de la magie.
J'ai également apprécié du roman la certaine complexité des motivations des personnages. Alors que l'auteur aurait pu tomber dans un monde tout noir ou tout blanc, il fait évoluer ses personnages dans un monde injuste, où le bien personnel entre souvent en conflit avec le bien des autres. Les déchirantes retrouvailles de Nicolas et de son père seront justement teintées de ces tensions…
Malgré ces côtés positifs qui se prolongent tout au long du livre et plusieurs rebondissements, j'ai légèrement perdu gout à ma lecture au fil des pages. La folie du scénario, omniprésente dans presque chaque scène, a fini par m'ennuyer par moments. Elle me donnait un peu l'impression que rien de tout cela, au fond, n'était vraiment sérieux. Mais bon, cela est davantage une question de style ; somme toute, à moins de détester la folie, on a ici affaire à un joli conte de Noël qui saura plaire aux amateurs du pôle Nord!
À noter : une suite est sortie en décembre 2017, La fille qui a sauvé Noël, et une autre en 2018, Le père Noël et moi.
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