Rosalie a cinq ans et demi et a déjà un gros poids sur les épaules : elle est une espionne. Pendant que son père est parti à la guerre et que sa mère travaille à l’usine, Rosalie, dans le fond de la classe, prépare son plan. Dans le carnet qu’elle garde toujours avec elle, Rosalie peaufine son secret. Un jour, elle recevra une médaille pour cela, elle le sent.
Capitaine Rosalie est un livre touchant qui aborde, au-delà de la guerre, l’amour des mots et la poésie de l’apprentissage. La courte histoire nous rappelle la beauté des premières fois et la persévérance dont nous devons faire souvent preuve pour arriver à nos fins. Un court roman pour les lecteurs/trices à partir de 8 ans.
Timothée de Fombelle, qu’on avait découvert grâce à Tobi Lolness nous plonge au coeur de la Première Guerre mondiale à travers les yeux de Rosalie. Malgré la dureté du sujet, l’auteur nous rappelle la douceur et la naïveté de l’enfance tout en rendant hommage à l’intelligence de la fillette. Rosalie ne comprend pas tout, mais elle saisit que sa mère invente parfois des histoires dans les lettres de son père; elle a déduit qu’un jour un gendarme viendra porter une mauvaise nouvelle… Et elle doit mener à bien sa mission, c’est l’important.
Le texte touchant de Timothée de Fombelle s’harmonise parfaitement bien avec les dessins de la québécoise Isabelle Arsenault (qui nous avait entre autre offert Jane, le renard et moi). La palette de couleurs grisâtre de l’artiste s’accorde parfaitement à la tristesse de la guerre. Les grandes images des plages ternes et venteuses de l’Europe sont rehaussées par les cheveux roux de la petite Rosalie, un petit espoir au coeur de la guerre.
Ce court roman met aussi en valeur la solidarité féminine par la relation émouvante entre la mère et la fille. Le contexte social difficile oblige l’une et l’autre à se protéger et contraint la jeune Rosalie a vieillir plus rapidement qu’elle ne le devrait.
Merci aux éditions Gallimard pour le roman!
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