Nos héroïnes - 40 portraits de femmes québécoises

Billet rédigé par Marika B. Drapeau, libraire passionnée

Nos héroïnes : 40 portraits de femmes québécoises rend hommage à des femmes courageuses qui ne baissent pas les bras et qui ont l'audace de leurs convictions. Ce tout nouveau documentaire rédigé par Anaïs Barbeau-Lavalette et illustré par Mathilde Cinq-Mars se penche sur des femmes délaissées par l’histoire québécoise qui ont pourtant marqué leur époque avec leurs convictions singulières. Un travail historique pour les curieux/ses à partir de 7 ans.

L’avis de Marika

Après s’être fait remarquer avec La femme qui fuit, gagnant du Prix des libraires (catégorie adulte) en 2016, Anaïs Barbeau-Lavalette nous replonge encore dans l’histoire québécoise. Dans le même effort de mémoire collective, l’autrice rend hommage au travail parfois oublié de toutes ces femmes, abordant évidemment les signataires du refus global.

Anaïs Barbeau-Lavalette a fait un travail historique imposant pour ce documentaire, reculant jusqu’à l’époque de la colonisation et rendant hommage aux femmes qui ont fondées le Québec tel qu’on le connait aujourd’hui. Évidemment, on ne peut pas se sortir du passé colonial et religieux du Québec. On trouve ainsi quelques biographies de religieuses, dont celles qui ont fondées les célèbres hôpitaux du Québec.

J’ai été aussi positivement étonnée : la sélection de femmes comprend une diversité culturelle intéressante. En effet, il est question de femmes autochtones et de femmes noires (dont l’esclave Marie Josèphe Angélique) qui ont aussi été importantes dans notre histoire. Le documentaire rend aussi hommage à des groupes de femmes telles que les archères de Montréal (qu’on retrouve sur la couverture) qui sont souvent méconnues. Par ailleurs, un certain nombre de femmes sont des épouses d'hommes célèbres dont Dorimene Desjardins, cofondatrice de la caisse Desjardins, dont le rôle a été éclipsé par les réalisations de son mari au fil des années, et le travail de l’autrice permet de les mettre en lumière.

À ma grande surprise, beaucoup d’héroïnes ont fait leurs preuves avant le 21e siècle. En vivant l’épreuve du temps, on a parfois l’impression que ces femmes sont racontées à travers les yeux de grands-parents ou des arrières grands-parents. Notons qu’il n’y a pas de description type dans Nos héroïnes : 40 portraits de femmes québécoises. On trouve parfois des informations disparates sur ces femmes, comme leur statut marital, le nombre de d’enfants, d’où elles viennent et, parfois, ce ne sont que des extraits de leurs écrits ou une anecdote de leur vie. Ainsi, le style de description change de femmes en femmes. On dirait même qu’il y a un changement dans la forme de l’écriture à certains moments.

Le livre s’insère tout de même dans la vague des biographies « jeunesse » comme le fameux Histoires du soir pour filles rebelles. Trouvant un peu moins d’originalité dans le concept, on s’émerveille quand même devant les compositions de Mathilde Cinq Mars.

En effet, on peut difficilement parler de ce documentaire sans se pencher sur les magnifiques illustrations. Le travail délicat de Mathilde Cinq-Mars avec des couleurs de type pastel apporte un aspect un peu vintage au documentaire. Cependant, le côté ancien et poétique des dessins qui me charme comme adulte pourrait, peut-être, moins parler à certains enfants habitués à des couleurs plus vives.

Merci aux éditions Marchand de feuilles pour le livre!