Les parents de Clara sont des scientifiques fascinés par les cimetières. Ils ont toujours dit à leur fille qu’elle n’a rien à craindre de ces lieux paisibles dédiés à la mémoire des morts. Pourtant, lorsque la famille déménage en ville dans une maison dont la cour donne justement sur un cimetière, Clara est témoin d’un phénomène étrange. Et lorsqu’elle essaie d’en savoir plus, elle comprend que ses parents lui ont caché certaines choses qui pourraient lui être fatales…
Tu n’as rien à craindre des cimetières est un roman d’épouvante qui s’adresse à des lecteurs avancés, surtout à cause du style plus recherché de l’auteur. D’ailleurs, certaines scènes justifient elles aussi la suggestion d’un lectorat plus âgé que celui proposé par l’éditeur.
Avec ce troisième roman d’horreur (après Le Champ maudit et Les vieux livres sont dangereux), on peut dire que François Gravel est maintenant un habitué de la collection « Noire » de la courte échelle. Cette fois, il nous entraine dans une histoire de fantômes qui se termine mal. Ou du moins, ce n’est pas une résolution entièrement positive, ce qui surprend, compte tenu du fait que, d’après l’éditeur, ce roman s’adresse à des lecteurs de 9 ans et plus.
Comme pour ses deux autres œuvres dans la même collection, l’auteur parvient rapidement à instaurer une ambiance glauque et étouffante. La narration à la première personne permet au lecteur d’avoir directement accès aux pensées et surtout, aux réactions de Clara. C’est d’une efficacité redoutable, puisqu’on s’enfonce dans le mystère et la peur à mesure que la jeune fille cherche à comprendre ce qui se cache derrière la flamme aperçue dans le cimetière depuis la fenêtre de sa chambre.
Ajoutons à cette ambiance le graphisme de Julie Massy, qui se rapproche de l’esthétique gothique et de l’imprimerie à l’ancienne. Les illustrations simples et aux traits minimalistes viennent renforcer le malaise ressenti à la lecture, ce qui n’est pas négligeable!
Si l’ensemble est réussi, je trouve que ce roman est moins efficace que Les vieux livres sont dangereux, le précédent de François Gravel. Il y a certains éléments invraisemblables (Clara quitte la maison familiale un samedi matin à 8 h sans avertir ses parents et ceux-ci ne sont même pas là pour réagir !) et d’autres qui auraient gagné à être davantage exploités (je pense surtout à Salomé et son frère, avec qui on demeure beaucoup trop en surface).
En y repensant, Tu n’as rien à craindre des cimetières aurait dû s’adresser directement à des lecteurs de 11 ans et plus (donc, obtenir trois croissants de lune), ce qui aurait probablement permis d’allonger le texte et d’explorer davantage les relations entre les personnages et leurs histoires.
Malgré tout, les lecteurs avides de frissons seront servis et j’ai toujours autant de plaisir à lire la prose efficace et travaillée de François Gravel. Un roman idéal pour l’Halloween, quoi!
Merci aux éditions la courte échelle pour le roman!
Nouveau commentaire