Il y a quelque chose dans l’air. D’abord ce conducteur de jeep qui semble devenu fou et qu’il veut fuir, puis les blagues débiles de ses compagnons de boulot, les gangs de rue qui investissent l’Assomption et, enfin, ce brouillard qui envahit le paysage alors que Gabriel doit fermer seul la pizzeria. Alors quand trois ses amis reviennent en criant, que sa blonde s’est fait arracher tout un morceau de chair et que des zombies semblent être impliqués, Gabriel réagit vite. Très vite. Trop vite ?
Petite plaquette d’à peine 120 pages, ce roman qui mise sur une montée dramatique stressante s’ancre dans la réalité actuelle avec le problème du manque de main d’œuvre et des gangs de rue qui infiltrent les banlieues et propose une intrigue relevée… à découvrir !
Attention, cet avis sera particulièrement mitigé. En vérité, il est rare que je sois autant déchirée en lisant un roman et en essayant ensuite de me faire une idée de mon avis. L’ai-je aimé ? Adoré ? Détesté ? Un peu tout ça à la fois.
Même si je me rends compte au fil de mes rencontres en classe que le titre et la couverture ne sont pas aussi accrocheurs que ce que j’aurais pu penser au départ, j’ai d’abord été intriguée par le visuel et emballée par la promesse : un roman punché, court, accessible, visant un public averti, denrée rare au Québec et pourtant si espérée.
Puis j’ai commencé ma lecture et j’y ai retrouvé l’efficacité toute particulière de Pierre-Yves Villeneuve qui arrive, en une suite de scènes, à définir le lieu, la temporalité, à donner vie à son personnage principal et, surtout, à le rendre crédible. J’y ai cru tout de suite, à son Gabriel, mais aussi aux personnages secondaires, avec cet ami fabuleux fan de blagues gores sur Tiktok. J’ai reconnu celles et ceux que je côtoie et ça m’a tout de suite plu.
Le souci alors ? J’ai eu l’impression que, même en si peu de pages, on s’est un peu perdus. Il y a l’intrigue principale qui fonctionne bien, mais pour faire monter la tension l’auteur a voulu ajouter une ligne parallèle qui vient brouiller les cartes et qui prend trop de place pour n’être que ça : une façon de faire monter le stress. J’ai cru jusqu’à la toute fin que Pierre-Yves Villeneuve rattacherait les fils et rendrait la présence de cet élément perturbateur vraiment utile, mais… non. Si la finale est forte parce qu’elle est choquante tout en étant dans la lignée du propos (je rêve d’un débat entre lecteur.rice.s sur la question) et qu’elle permet de faire une excellente boucle avec le tout début du roman, elle laisse aussi cette impression qu’il manque quelque chose.
Bref, je suis mitigée, mais je continue de le recommander parce que je considère qu’il est trop fort (et éveille trop de passion) pour être simplement mis de côté !
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