Le premier meurtre a été annoncé par une voyante débarquée de Londres. Le deuxième s’est passé dans une chambre fermée de l’intérieur. Le troisième corps est retrouvé au sommet d’un arbre.
Ça en fait beaucoup pour le petit village de Morgan’s Moor. Si le superintendant Tanybwlch et son adjoint Pitchum Daybright sont venus de loin pour collecter les indices et parvenir à comprendre ce qui se trame, la fille de l’aubergiste, Flannery, a bien l’intention de résoudre le mystère. Et si possible avant celui qu’elle surnomme Pitch…
Avec ce pavé de près de cinq-cents pages, Malika Ferdjoukh offre un récit rempli de souffle qui mélange ambiance historique de la fin du 19e siècle, meurtres nébuleux, enquête et… romance à la « enemies to lovers ». De quoi nourrir les grand.es lecteur.rices !
Elle l’a encore fait ! Chaque sortie de Malika Ferdjoukh me crée un essaim de papillons dans le ventre. Depuis la série Quatre sœurs, elle fait partie de la liste de mes incontournables. Et cette lecture-ci ne change pas du tout les choses, au contraire !
Enquête-historiquoromantique, Griffes commence étrangement, avec une première scène sombre et énigmatique sans réelle accroche, mais dès la deuxième la curiosité est piquée et le récit offre ensuite une intrigue bien construite (oui, le début s’éclaire et est vraiment important). À bien y repenser, mis à part ce début plus nébuleux, j’ai tout aimé, en fait. Le côté très mystérieux des meurtres, le jeune enquêteur qui rougit trop vite pour sa santé mentale, le superintendant Tanybwlch (ne me demandez jamais de le prononcer), détective classique au sourire en coin, la vivacité d’esprit de Flannery, fouineuse astucieuse à l’œil vif, le chat (et son nom), les petits détails qui font douter ou qui permettent de découvrir toute la force d’une relation malgré la violence (vous comprendrez)… et l’écriture. Il faut dire que Malika Ferdjoukh manie la langue comme peu d’autres et truffe son récit de références intertextuelles délectables, de bijoux de phrases et de clins d’œil remplis de malice dans leur façon de se jouer des codes de l’époque victorienne.
Si tout n’est pas parfait (il y a certaines ficelles un peu lâches à la fin, quand tout se met en place pour la révélation du coupable), je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. C’est « le » livre idéal pour un long moment de lecture sous une couette chaude !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire