Son père a choisi de déménager, oui, mais cela n’empêche rien. Ni la colère, ni la tristesse, ni le mutisme dans lequel il s’est réfugié. Forcée de se débrouiller seule, de se refaire une vie dans un nouvel environnement alors qu’elle est encore prise dans l’horreur de ses souvenirs, dans l’incompréhension et les doutes, auxquels s’ajoute le deuil de sa mère, l’héroïne devra accepter de s’ouvrir elle-même si elle veut que les autres puissent l’aider, vraiment.
Avec L’étourbillon, Flore Servais offre un livre bien particulier, qui se dévoile tant dans le silence que les paroles. Abordant les thèmes du deuil, mais aussi de l’abus et du mutisme volontaire, l’autrice signe un récit qui vise les lecteur.rices intermédiaires persévérant.es, l’histoire ne donnant pas toutes les clés pour être comprise !
Je ne sais pas ce que j’en pense. De façon certaine, j’ai été frustrée par le manque d’information tout au long de L’étourbillon. En vérité, on est aux prises avec une histoire aussi opaque que ses personnages. Au fil des pages, elle se dévoile, oui, mais il reste quantité de zones d’ombres, même une fois la dernière page tournée.
Pourtant, la plume est jolie et il y a des moments forts tout au long du roman. J’ai particulièrement aimé les tentatives de l’héroïne (son nom est révélé seulement à la fin, dans une scène très forte, je préfère donc le taire ici) pour créer des liens dans son nouveau milieu, mais qui en est incapable. Il y a la chape de tristesse due à la mort de sa mère, mais il y a surtout eu agression sexuelle et l’adolescente est persuadée que ça a été fait sous le regard de son entourage et que ses proches ne l’ont pas protégée. Comment faire confiance dans ses circonstances ?
Bref, il y a de la matière, mais beaucoup, beaucoup de silence et des éléments pas toujours clairs, comme l’étourbillon du titre, formé par des boites de livres envoyées par un ex-ami de son père (et j’ai peut-être raté une info, mais je n’ai pas l’impression d’avoir saisi la raison d’être de cet envoi ni son effet réel). Les retours en arrière apportent des réponses, néanmoins, sachez-le, c’est un roman pour les lecteur.rices qui n’ont pas besoin de tout comprendre, tout connaitre !
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