Sébastien n’a connu que ça, l’univers des gangs de rue. À neuf ans, il a vu sa mère se faire battre pour une histoire de drogue impayée. À dix ans, c’est lui qui a trouvé le nom du gang de son frère. C’est aussi l’âge auquel il a participé à sa première visite sanglante en territoire ennemi. À douze ans, quand le chef d’un membre adverse tente de l’utiliser pour passer un message à son paternel, il décide de se venger et gagne son surnom : DeathWish. Mais plus le temps file et plus il a de la difficulté à se regarder dans un miroir. Et s’il y avait d’autres choix ?
Avec ce récit qui nous plonge dans l’univers des gangs de rue de façon crue, à la fois dans la langue, la culture et la violence, Dïana Bélice vise un public intermédiaire et avisé.
Est-ce que je vous ai dit que j’aime vraiment beaucoup la collection Nuances ? Ce principe de « choix » au tiers du livre me ravit. Que se passe-t-il si… ? Là, on a la réponse. Du moins, on a accès à deux possibilités, souvent aux antipodes au départ, mais qui laissent aussi comprendre que certaines choses se dérouleront, peu importe le choix de départ.
Bref, je suis venue au concept de cette collection et j’ai bien aimé ce roman de Dïana Bélice qui ne fait pas dans la dentelle, loin de là. Dès les premières pages, l’autrice nous immerge dans l’univers dur, violent et sans pitié des gangs de rue. Règlements de compte, guerres de pouvoir, influence, drogues, prostitution… rien n’est épargné et c’est fait ici avec un souci de réalisme qui se traduit par des descriptions crues, un langage familier et de nombreuses expressions qui doivent être expliquées en notes de bas de page.
Même si on est dans un monde brutal, Dïana Bélice joue bien ses cartes parce qu’on s’attache rapidement à Seb même si c’est un personnage qui possède de multiples côtés sombres et détestables. Peut-être parce que l’on comprend d’où il vient et que, si ça n’excuse pas son comportement, ça l’explique. Comme s’il n’avait jamais eu vraiment le choix. Du moins jusqu’à l’arrestation de son père. Au moment où, comme dans tout Nuances, les lecteur.rices doivent opter pour une option : rester ou quitter ?
Comme toujours, j’ai lu les deux choix parce que j’aime bien connaitre les deux versions possibles. Ici, les deux avenues ne m’ont pas semblé égales : l’une est plus enlevante que l’autre, mais dans les deux cas (alerte divulgâcheur) ça va mal finir. Après tout, ne sort pas des gangs qui veut… Et peu importe sa décision, Seb devra faire face à des scènes vraiment difficiles (si vous êtes aisément choqué.es, passez votre tour.
Bref ? Un récit coup de poing qui montre le côté « glamour » des gangs (il ne faut pas se leurrer, cet appât du gain et de la facilité en attire plusieurs), mais qui illustre aussi toute l’horreur qui découle inévitablement à ce mode de vie.
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