Sandra a perdu pied le jour où son père est parti sans un au revoir, sans qu’elle parvienne à mobiliser ses jambes pour l’arrêter.
Ben, lui, s’est promis de faire souffrir comme sa mère le faisait avec lui. En enjôlant, en attisant, en étant cruel.
Il y la proie, fragile, sensible. Il y a le prédateur. Et il y a la rencontre.
Thriller psychologique qui montre habilement les rouages d’une relation toxique tout en parlant de l’héritage familial, Un loup à ma porte s’adresse à un lectorat intermédiaire.
« Elle avait peur et, en même temps, elle en avait envie. C’est là que le vrai jeu commence. »
C’est un récit particulier que celui-ci. D’abord parce que Nadine Brun-Cosme a choisi de donner la parole aux deux personnages principaux, ce qui fait que l’on connait dès le départ les intentions de Ben, mais aussi que l’on comprend d’où vient sa cruauté. L’autrice joue ici sur la fine ligne entre victime et bourreau, ce qui ajoute de l’intensité au roman. Ensuite, on se rend rapidement compte que Sandra sent le côté anormal de Ben, mais qu’elle en a besoin, que ça l’attire, même. Un peu malsain… mais aussi crédible.
Bien sûr, ce qui captive, c’est la question du « jusqu’où ». Ben est toxique dès le départ, et on assiste à la mécanique de son piège, espérant que Sandra se réveillera ou que quelqu’un y mette fin, mais l’autrice pousse toujours plus loin. D’ailleurs, j’ai lu les cent dernières pages d’un coup, alors que la tension monte irrésistiblement. Vous êtes prévenu.es !
Nouveau commentaire