Matin brun

Ça commence par les chats. L’État national a décidé qu’il valait mieux garder que les bruns. Puis ce sont les chiens. Et quand la grogne monte, le journal de la ville comme les réseaux sociaux sont interdits. Puis les livres. Et si la « sécurité brune » était d’abord rassurante, vient un moment où elle ne l’est plus du tout…

Publié pour la première fois au Québec dans la collection ado des éditions D’eux, qui choisissent des textes forts et dérangeants ponctués d’illustrations, Matin brun parle de l’insidieux du totalitarisme et du besoin de rester vigilant. Avec sa vingtaine de pages et l’apport des images, ce texte convient à tous et toutes, mais vise un public avisé.

L’avis de Sophie

« Autour de moi, les clients du bistro continuaient leur vie comme avant : j’avais sûrement tort de m’inquiéter. »

Les éditions D’eux ont fait fort en allant chercher cette fable qui parle de la différence qu’on veut éliminer sous le couvert « du bien de tous » et en confiant les illustrations à Barroux, connu pour le punch de son travail.

Au fil des pages, Frank Pavloff joue habilement avec ce « brun » qui devient la norme. C’est malin, de commencer par de « petits » éléments qui semblent durs, mais surmontables, puis de glisser tranquillement vers la censure, la violence. Quand il ne suffit plus d’écouter les consignes « maintenant », mais qu’il faut les avoir toujours respectées, avant même qu’elles existent, le narrateur comprend qu’il aurait dû réagir plus tôt.

Voici une histoire courte et marquante qui restera longtemps en tête, notamment parce qu’elle fait écho au vent qui souffle en ce moment et à la colère qui trouve parfois sa voix dans l’attaque et la dénonciation…  

Merci à D'eux pour le service de presse !