C’est dans la mer que Pearl trouve son équilibre. Entre son père dépressif depuis la mort de sa mère, les problèmes d’argent qui s’accumulent et le stress du quotidien, il n’y a bizarrement que sous l’eau qu’elle respire.
Un jour, alors qu’elle pêche dans des territoires interdits pour ramasser quelques sous, elle rencontre Otto. Entre la pieuvre géante et elle, il y a comme une compréhension immédiate, un lien fort qui se crée instantanément. Alors quand les braconniers se lancent à la poursuite du monstre, reconnaissant celui qui a peut-être causé un accident de bateau des années auparavant, Pearl n’a pas le choix. Elle doit sauver son ami.
Roman graphique qui parle de famille, de deuil, d’entraide, de différence et de loyauté, Pearl est le monstre marin allie scénario étoffé et superbes illustrations. Pour un lectorat intermédiaire.
La joie et le malheur des « one shot », c’est qu’on peut profiter d’un seul coup l’histoire entière… mais qu’on sait en refermant l’œuvre qu’il n’y aura pas de suite, ce qui est triste quand c’est d’une telle qualité.
J’ai eu un coup de cœur pour cette bande dessinée inclusive qui parle des dérives d’un système économique, de résilience, de survie, et, surtout, d’une amitié improbable.
En effet, Pearl et le monstre marin a beau offrir une intrigue conséquente qui explore diverses directions, ce qui reste à la fin, c’est la force, la beauté et la douceur du lien qui unit Pearl à Otto, ami hors norme et seule source de joie dans la réalité complexe de l’adolescente. J’ai tout de suite eu beaucoup d’empathie pour Pearl et les scènes où elle peut être seulement vraiment elle-même avec son nouvel ami m’ont beaucoup émue.
Côté graphisme, on se rapproche davantage de l’univers des dessins animés, ce qui ne plait pas à tout le monde, mais que j’aime bien. Les planches sont composées de couleurs vives et d’expressions parfois un peu démesurées dans un style manga, ce qui est accrocheur pour les plus jeunes. C’est vivant et dynamique de façon générale, mais, pour moi, les plus belles pages sont celles où l’océan prend toute la place dans de grandes cases qui permettent aux lecteur.rices de s’y immerger.
Voilà une œuvre qui donne vraiment envie de plonger !
P.S. Il y a clairement un lien à faire avec l’histoire de King Kong, et c’est drôle parce que Catherine de la librairie Le renard perché m’a justement fait découvrir il y a deux semaines l’album La véritable histoire de King Kong, qui raconte avec force la solitude du « monstre » et son envie de retourner à sa vraie nature.
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