À New York, tout allait bien. Oui, les gens trouvaient parfois étrange la grande différence de couleur de peau entre les deux frères, mais ça s’arrêtait là. Sauf que depuis qu’ils sont déménagés au Massachusetts, c’est devenu important. Limitant. Parce que populaire, Alan a décidé de tracer une ligne. D’isoler Donte. Et qu’il le fait avec la complicité de l’établissement.
Le jour où Donte est menotté et amené au poste de police pour s’être défendu d’un lancer de crayon qu’il n’a pas commis change tout. Donte ne peut pas qu’attendre que ça passe, que ça cesse (si seulement !). Il doit prendre sa revanche. Et le terrain d’Alan, c’est l’escrime. Alors c’est sur celui-ci que Donte le battra. Même si l’escrime semble être un sport réservé aux blancs. Du moins, c’est ce qu’on essaie de nous faire croire.
Parlant de racisme, d’escrime et de deuxième chance, ce roman de Jewell Parker Rhodes peut rejoindre tou.tes les lecteur.rices.
D’entrée de jeu, j’ai vraiment beaucoup aimé le thème : la différence entre les deux frères, le milieu blanc et riche qui laisse aller l’intimidation, voire qui l’encourage (jusqu’à ce que Donte devienne un espoir potentiel d’escrime… alors ça change tout). Le tout est nourri par la dynamique très chouette de la famille, l’arrivée du coach et son histoire (qui m’est du temps à être révélée), l’amitié qui se crée au club. Au fil des pages, on assiste à des scènes de racisme, de discrimination, on comprend aussi mieux le besoin d’être vu et de se reconnaitre, notamment dans les sports.
« L'escrime n'est pas seulement un mouvement, c'est aussi une tactique. Un jeu de réflexion. »
À ce sujet, la note de l’autrice sur Alexandre Dumas en fin de roman (l’auteur français s’est inspiré de son père, noir, pour écrire Les trois mousquetaires et Le comte de Monte-Christo, le saviez-vous ?) apporte un éclairage qui rend l’ensemble encore plus intéressant.
Après, est-ce qu’il y a trop d’escrime ? Je dois avouer que j’ai parfois sauté des passages plus techniques (hey, c’est un droit des lecteur.rices) pour me concentrer sur l’essentiel de l’intrigue. Alors peut-être que j’aurais trouvé qu’il y avait des longueurs si je ne l’ai pas fait, mais je dois dire que j’ai personnellement tellement aimé le traitement du thème (et aussi que l’histoire d’amour qui se dessine reste en périphérie et ne vienne pas voler la vedette), que ça me semblait vraiment accessoire.
Bref, ce n’est pas parfait, mais si j’avais encore des élèves au secondaire, il est sûr que ce livre se retrouverait dans ma bibliothèque de classe !
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