Snyder, 1963. Quand l’homme se réveille, il ne reconnait pas les lieux. Ni la langue. Ni la culture. Qui est-il ? D’où vient-il ? Et quelle est cette lumière qui émane parfois de sa main, la nuit ?
Sarah, elle, n’a pas eu besoin d’avoir de réponses pour se prendre tout de suite d’affection pour cet homme qu’elle surnomme Duke en hommage à une chanson et qu’elle seule arrive à comprendre avec son français hésitant. Orpheline intimidée à l’école parce qu’elle habite au-dessus d’un casse-croute où elle travaille aussi, Sarah est fascinée par les trésors du désert. Et bien déterminée à découvrir d’où vient son nouvel ami… peu importe les dangers sur la route.
Si Origines est décrite comme une série de science-fiction, le premier tome est davantage historique, plongeant ses lecteur.rices dans le Texas des années 1960 tout en jouant avec le mystère. Avec une narration externe qui alterne entre les points de vue et de nombreux dialogues, le récit s’adresse à un lectorat intermédiaire.
Les romans québécois pour ados sont plus souvent réalistes et psychologiques qu’autre chose, je suis donc toujours très curieuse quand les univers tombent plus du côté de l’imaginaire. Ici, toutefois, si la science-fiction survient bien vers la fin, on est quand même davantage dans la psychologie au départ, voire le mystère, avec l’arrivée pour le moins surprenante de Duke.
Le suspens est ensuite travaillé un moment, alors que le récit est ponctué de références culturelles et historiques qui plantent le décor (tant le style prisé que le racisme présent) avant de plonger dans la science-fiction pour de bon dans les derniers chapitres (les meilleurs, selon moi).
J’aurais voulu accrocher davantage, je dois dire. Si l’histoire est intéressante, elle est lente à décoller et la narration, un peu froide, n’aide pas. Patrick Couture vient du monde du documentaire, et cela se sent dans toute la première partie du roman, alors que l’auteur décrit les scènes, mais arrive plus difficilement à les faire vivre et ressentir aux lecteur.rices (définitivement un livre « paysage » si vous êtes familier.ères avec les profils de lecture). Il s’en crée un décalage qui fait que l’émotion passe moins bien, d’autant qu’il est parfois laborieux de se situer dans l’utilisation du langage. Comme dans les livres traduits, on accepte la convention du texte en français alors que les personnages disent parler en anglais, mais tout le jeu autour de la langue qu’emploient Sarah et Duke pour communiquer n’est pas clair.
Bref, il y a du potentiel et la finale (qui ravira les amateur.rices de la guerre froide) est puissante. Il est juste dommage qu’il faille attendre si tard pour vraiment accrocher.
Merci aux éditions Fides pour le service de presse !
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