« Est-ce que ce futur sera pire que l’ancien ? »
Chronolangue issue d’une longue lignée de Tisseurs du temps, Sophie Delapointe parle aux Horanimas, objets du temps doués de la parole et dotés d’une âme. Horlogère attitrée du palais, elle prend soin de chacun des mécanismes de ses chères horloges et tente de surmonter le deuil de son père, parti trop tôt.
Quand le prince Dimitri lui apporte un Engrange-temps et lui propose de faire un mini saut dans le temps, elle sait qu’elle devrait refuser : son paternel lui a assez répété qu’il ne faut pas jouer avec la ligne temporelle. Elle ne peut toutefois pas résister… et se retrouve projetée au cœur d’un complot qui lui permettra de constater que les apparences sont souvent trompeuses.
Univers de fantasy basé sur la question de la temporalité et rempli d’éléments très mignons et certainement « kawaii », L’engrange-temps tome 1 offre une intrigue riche en péripéties et rebondissements. Pour les lecteur.rices intermédiaires !
Publié simultanément (ou presque) en France et au Québec, par une autrice française qui habite Montréal, L’engrange-temps est un roman qui touche la cible… mais avec un léger décalage.
En effet, comme souvent en fantasy, les premiers chapitres sont plus laborieux : l’autrice doit installer l’univers et, ici, toutes les horloges étant nommées, il y a comme un effet de surinformation qui alourdit un peu l’ensemble. L’écriture coule de façon générale, mais il y a de petits accros, notamment des répétitions, qui font que j’ai mis du temps à vraiment me laisser convaincre.
Heureusement, vers le tiers du livre, quand Sophie bascule dans le passé et découvre plusieurs vérités surprenantes, le rythme change. À partir de la scène charnière de la forêt, il gagne en rapidité, en intensité, en intérêt, si bien que, si j’ai commencé ce roman plus lentement, je l’ai fini à toute vitesse, portée par cette intrigue riche en surprises… et par l’écriture qui se fluidifie au fil des pages.
Est-ce particulièrement original, pas nécessairement. Mais c’est bien orchestré, imaginatif et, surtout, bien balancé (et coup de cœur pour Farandole !)
À noter : j’ai eu l’impression que le livre vise vraiment la jeunesse et non les « jeunes adultes ». Ça se ressent à la fois dans l’écriture simple, qui se pare de fioritures, oui, par moment, mais reste très accessible, dans l’histoire d’amour qui élude de façon générale toute tension sexuelle et dans la manière de l’autrice d’appuyer sur certains passages. On sent par exemple qu’elle souhaite que ses personnages soient nuancés, et elle a tendance à souligner les informations qui pourraient expliquer certains de leurs comportements. J’ai parfois trouvé que c’était superflu... mais ça aidera les plus jeunes !
Le petit plus ? L’objet en soi est magnifique, avec sa couverture, sa reliure, et les arabesques intérieures. À découvrir !
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