Il a suffi d’une scène. C’était maladroit, Louise aurait pu réagir, reculer à tout le moins, mais elle n’y est pour rien dans ce que Romy a vu. Et interprété. Et pourtant, cette scène a été suffisante pour que sa vie bascule et que son cellulaire tant attendu devienne une source ininterrompue d’horreur. Celles que Romy a partagées, d’abord, la trahison de la meilleure amie, puis celles d’Arthur, encore plus violentes, lui qui a été humilié quand Louise a tenté d’expliquer, de se faire respecter. Une unique scène et maintenant, Louise se demande si la seule solution n’est pas vraiment de disparaitre…
Abordant la thématique du harcèlement scolaire via le cyberharcèlement, Annelise Heurtier propose un récit fort à deux fins, offrant une alternative à son héroïne avant qu’il soit trop tard. C’est intense, dur, mais ce roman devrait aussi être lu dès 11, 12 ans, parce que la sensibilisation sur ce sujet est important.
Quand un récit parle de harcèlement, j’ai toujours peur qu’on tombe dans la morale, qu’on voit se profiler l’adulte derrière et que l’adolescent.e lecteur.rice, ne se sente pas complètement représenté.e (comme c’est si bien expliqué dans Six contre un).
Dans ce cas-ci, si on ressent bien la présence d’Annelise Heurtier dans la préface et la postface, j’ai tout de suite trouvé sa Louise crédible. Tout comme le dérapage qui s’ensuit. Oui, on fait des formations sur la bienveillance, mais non, ça ne résout pas tout. Et les choses peuvent glisser très très vite sans que les adultes s’en rendent compte autour. Sans que de l’aide soit apportée. Parfois jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Est-ce que c’est « trop » dur ? Fallait-il aller jusque là ? Je pense que oui. Mon ressenti est qu’Annelise Heurtier a été très juste et authentique. Et qu’il parfois pousser les curseurs plus loin pour faire réfléchir.
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