Le maitre de l'eau

Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante
 

Le quotidien de Mrek se divise en deux principales activités. La première, c’est d’accomplir des missions pour la CorG qui gère la gestion de l’eau dans la Cité depuis la Décrue, le moment où l’eau a presque disparu. Grâce à ses aptitudes mentales supérieures à la norme, il peut donc exécuter des mandats très payants. La deuxième, c’est de s’évader dans la DreM, une capsule qui offre du rêve par la réalité virtuelle pour oublier le monde sec et impersonnel dans lequel vit une population divisée par les capacités mentales de ses citoyens. Les habitants sont catégorisés et créer des liens sociaux demeure quasi impossible parce que dans ce monde privé d’eau, c’est chacun pour soi.

Un jour, Mrek sort déçu de la DreM. Alors qu’il est habituellement le héros de de son film, Mara, la préposée, change le scénario. Grâce à elle, le jeune homme comprend que la DreM est un stratagème pour contrôler les habitants de la cité. À partir de cet instant, Mrek prend des décisions qui changent le cours de sa vie.

Avec son style simple, sans fioritures, Le maitre de l’eau mélange le genre dystopique et le roman d’anticipation. Bien que l’univers soit différent du nôtre, il est impossible de ne pas y trouver des points communs : l’accès à l’eau potable et les changements climatiques sont intimement liés. Mention spéciale à la première de couverture qui offre une illustration dans un très beau dégradé de bleu.

L’avis de Geneviève

L’or bleu est de plus en plus rare et Le maitre de l’eau expose bien les problèmes que crée cette rareté : des inégalités entre ceux qui ont le contrôle de l’eau et ceux qui n’y ont pas accès. Bien que Mrek réalise ce qui se déroule sous ses yeux et dans les coulisses du pouvoir, la tentation d’être reconnu et de devenir propriétaire l’aveugle.

« Pour parvenir à quoi que ce soit, il faut d’abord penser à soi. »

L’évolution psychologique du personnage est bien illustrée. On rencontre un jeune homme un peu blasé, fatigué de ses missions pour la CorG. Son passage parmi les Désuets, les travailleurs rétrogradés et voués à exécuter des tâches manuelles, lui fait prendre conscience des enjeux et, surtout, de sa solitude. Finalement, la rencontre de Mara lui offre une perspective qu’il n’avait pas envisagée, celle de créer des liens.

Plusieurs passages de ce roman suscitent la réflexion et méritent qu’on s’y attarde. Deux visions s’opposent et c’est là que ça devient intéressant. Prendre position, trouver des solutions, faire respecter ses droits sont tous des aspects dont on peut discuter. Les thèmes abordés, comme la quête du pouvoir et l’accès à l’eau potable plairont à un large lectorat.

Merci aux éditions Soulières pour le service de presse!