Manuel ne le dit à personne, mais il était là, lui, lorsque l’enseignante d’arts a été attaquée dans sa classe. Et depuis, l’adolescent vit avec un syndrome posttraumatique qui l’envahit sporadiquement. Heureusement, quand Manuel rencontre Sébastien et Caysha pour un projet d’équipe, il s’ouvre peu à peu à leur contact. Et si la nature, l’amitié et les nouvelles aventures pouvaient lui permettre de surmonter son traumatisme ?
Roman graphique délicat et sensible, L’espace d’un instant parle de crise de panique et des conséquences d’une attaque armée sur les victimes collatérales, oui, mais aussi d’amitié et de ruralité en plus d’effleurer l’homosexualité. Accessible à tous et toutes, il rejoindra toutefois davantage un public mature.
J’ai passé un excellent moment avec cette lecture tout de même costaude pour une œuvre graphique puisque ce titre fait 256 pages. L’espace d’un instant, c’est à la fois dur et doux, touchant et enthousiasmant. Jouant avec le contraste entre les planches en couleurs et le noir et blanc, Niki Smith arrive à bien rendre la spirale dans laquelle tombe Manuel à chaque fois qu’un élément de sa vie réelle lui rappelle la scène d’agression. L’idée de l’ancrage grâce aux photographies qu’il prend est aussi excellente et offre à l’autrice et illustratrice l’occasion de nouer ensemble plusieurs intrigues secondaires. Ainsi, la passion pour la photo permet à Manuel d’aider Sébastien et Caysha dans leur projet de concours avec le club Agri (pour agriculture) et lie plus intimement Manuel et Sébastien, dont l’histoire est racontée avec pudeur et délicatesse.
Le petit plus ? C’est un récit basé en partie sur les souvenirs de Niki Smith et ça se ressent dans toute l’authenticité des évènements. Chapeau !
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