Xavier ne s’attendait pas à tomber sur un loup-garou en allant visiter le sanatorium près du village. Comme il ne s’attendait pas à devoir libérer le loup en lui pour tenter de sauver ses amis. Ou encore à découvrir qu’il n’est pas le seul « monstre » du groupe. Cherchant à comprendre qui est cet être qui les attaque avec une telle force, il déterre une histoire qui pourrait bien expliquer ce qu’il est… mais aussi le mettre en danger.
Publié dans la nouvelle collection Chaos, qui offre des récits pouvant se lire dans l’ordre présenté dans le roman ou encore en ordre chronologique, Le sang des monstres propose une intrigue en deux volets qui parle d’entraide, de vengeance et de pouvoirs. Bien que plus accessible dans sa version « chronologique », le texte est complexifié par le nombre de personnages et vise un public intermédiaire.
J’aime beaucoup le concept de la nouvelle collection Chaos, qui propose deux lectures possibles. Pour ma part, je me suis lancée dans l’ordre « chaotique » (soit celui suggéré par la mise en page du livre), et j’avoue été à la fois surprise et happée par le premier chapitre qui nous plonge directement dans l’action au côté des (nombreux) personnages. C’est un peu déroutant de ne rien comprendre au départ, si bien que je vois tout à fait l’intérêt de plutôt opter pour l’ordre chronologique si vous préférez d’abord construire vos repères dans un récit avant de découvrir l’action elle-même, mais j’ai apprécié l’expérience. Difficile de résister à ce début qui nous immerge tout de suite dans l’action et suscite plein de questionnements… auxquels la suite n’apporte pas toutes les réponses. Parce que si l’intrigue principale est résolue à la fin de la première partie, il reste des zones d’ombre qui nourrissent le point de départ de la deuxième, qui a lieu trois ans plus tard.
Cette deuxième partie m’a d’ailleurs un peu refroidie, je l’avoue. Non pas parce que l’intrigue est mauvaise, mais bien parce que ça fait beaucoup. Le roman demeure quand même assez court et nous offre deux histoires liées, mais distinctes. Ainsi, si chaque récit nous propose beaucoup d’action, les lecteur.rices doivent aussi comprendre qui sont les personnages, quelles sont leurs habiletés, et comment tout ça crée des dynamiques de pouvoir. Personnellement, je n’ai pas eu l’impression d’avoir le temps de définir la personnalité de chacun.e, de pouvoir m’attacher aux héros et héroïnes non plus. Comme si le fait d’avoir misé essentiellement sur l’action faisait en sorte que je suis restée plus détachée.
Bref, c’est un concept original et Mathieu Fortin tire bien son épingle du jeu, mais on vise clairement un public qui préfère l’action à la psychologie !
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