Ok, Victoire ne va plus vraiment à l’école depuis le début de l’année. Mais c’est parce que son corps change et qu’elle ne sait plus comment gérer le regard et les commentaires des autres sans les filtres que les réseaux lui offrent. Et parce qu’elle est désespérément seule (enfin, seule si on ne compte pas la petite voix de Défaite dans sa tête). Alors aucune chance que l’idée (fabuleuse) de sa mère de l’envoyer travailler dans un vignoble AVANT les cours le matin et durant les weekends puisse l’aider. Mais Victoire n’a pas le choix. Et si les premiers jours sont durs, il se peut bien qu’elle trouve au verger ce dont elle a besoin.
Jouant avec les codes des romans pour ados tout comme ceux de la dark romance (pour mieux les retourner), Maëlle Desard signe un récit puissant sur l’estime et l’acceptation de soi, mais aussi de ses erreurs. Pour un lectorat intermédiaire et avancé.
J’ai tout aimé ! La plume incisive de Maëlle Desard (que j’ai rencontrée avec l’improbable et hilarant « Les tribulations d’Esther Parmentier »), Victoire et ses contradictions, sa force vive, Défaite dans sa tête, l’arrivée du club du verger, la rencontre avec le mystérieux (et détestable au départ) Gaëtan, les révélations qui permettent peu à peu de comprendre ce qui se joue, l’attirance et les luttes, mais aussi et SURTOUT, le discours du père de Victoire : ce n’est pas à toi de le « réparer ».
Au fil du texte, Maëlle Desard aborde ce dégout que Victoire ressent pour elle-même avec son corps qu’elle ne veut pas voir et qui fait en sorte qu’elle se renferme, la fuite dans l’alcool de certains pour oublier le drame, la blessure du père qui chamboule l’équilibre. Les personnages de Bretzel break ne l’ont pas facile, mais l’autrice arrive à entremêler chacune des histoires pour tranquillement les mener vers autre chose, vers une meilleure compréhension, une ouverture, une chance. Et si on s’attache beaucoup à Victoire (plusieurs reconnaitront par ailleurs la petite voix de Défaite), j’ai aussi beaucoup aimé les personnages secondaires, dont le troublé Gaëtan.
Je salue en outre le talent de l’autrice pour insérer des touches d’humour et de chauds rayons de soleil à travers un roman plus dense, qui fait que rien n’est lourd malgré la profondeur des émotions.
Bretzel break, c’est donc un récit hyper attrayant, d’autant plus qu’il joue avec des thèmes à la mode (comme une relation toxique qui pourrait rappeler certaines histoires de dark romance) tout en les détournant pour les faire voir autrement. Je recommande vivement !
Pssst, c'est aussi un roman que j'ai recommandé à ma fille... et sa réaction en BD est ici !
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