Déménager au ciel

Ça ne devait pas se passer comme ça. Son cousin était un bon nageur, un espadon qui se la jouait acrobate dans l’eau. Et pourtant…

Pourtant il y a cette journée de funérailles à affronter et ces émotions contradictoires qui le traversent. A-t-on le droit de ressentir aussi de la colère face au départ d’un être cher ? Comment prendre soin de ceux qui restent ?

Mélodie Bujold-Henri et Jean-Guy Forget mêlent leur plume pour donner voix à ce narrateur qui raconte le deuil de son cousin à travers une suite de scènes fortes où l’émotion se traduit en images. Pour tous et toutes.

L’avis de Sophie

Le ton est donné avec le titre, parfait, et restera le même tout au long de ce récit à fleur de peau qui jongle avec la réalité du narrateur. Il y a ses émotions contraires, les souvenirs qui lui rappellent Loïc, les différentes étapes de cette journée de funérailles qu’il traverse en quatre temps (préparation, déambulation, exposition ainsi que cérémonie et inhumation) jusqu’à la dernière page, référence au titre, qui clôture si bien le recueil.

« jamais on ne m’avait dit
que même les poissons
pouvaient se noyer »

Bien qu’accessible dans le choix des mots et des figures de style, ancré dans le réel avec une foule de détails et traversé même de touches d’humour qui font vivre aussi au lecteur la dualité des émotions qu’entraine une telle épreuve, entre le rire et les larmes, le recueil est particulier dans sa forme. En effet, la lecture se corse par moment dans son délivré, la forme des vers proposant des coupures parfois inattendues qui font que la lecture est tantôt coulante, tantôt plus saccadée. Ça ne rend pas l’ensemble plus difficile, mais c’est quand même à noter dans l’approche.

Le petit plus ? C’est relevé dans la Fiche pédagogique lié au livre, mais le thème de l’eau se déploie à travers un champ lexical inventif et ingénieux qui dépeint bien le tourbillon des émotions. Hyper intéressant à observer !  

Merci à la courte échelle pour le service de presse !