Stupéfaction est un mot qui décrit bien la réaction d’Héloïse quand son enseignant mentor leur annonce que la direction a décidé de fermer le journal étudiant au moment où il prendra sa retraite. Hors de question pour Héloïse, « prête à [s’]enchainer à la porte du bureau de Mme Couillard s’il le faut », de ne plus publier le journal qui a été sa raison de vivre et aussi la source de plusieurs amitiés. Sa quête pour trouver une solution commence donc en compagnie de sa meilleure amie et du graphiste du journal, garçon qui fait par ailleurs battre son cœur. Du moins jusqu’au moment où Héloïse déniche un message anonyme dans un livre de la bibliothèque, point de départ d’une correspondance anonyme qui pourrait bien lui permettre d’explorer de nouvelles facettes de sa personnalité…
Avec un récit queer qui mêle quête d’équipe et découverte de soi, Maude Nepveu-Villeneuve s’adresse à un public intermédiaire et sensible aux lettres et à la culture !
Ce roman est la première incursion en littérature pour ados de Maude Nepveu-Villeneuve, autrice sensible, si bien que j’étais très curieuse. J’avoue avoir été déstabilisée par la couverture, mais il faut aller au-delà : c’est une histoire profonde, intelligemment mise en scène. Oui, les livres y ont une grande part et il y a une histoire d’amour, mais c’est plus que ça (et on ne sait pas au départ qu’on va dans cette direction…).
Plusieurs auteurs aiment dire que leurs personnages sont de grands lecteurs, mais on ne le voit pas vraiment, on ne le SENT pas dans le récit. Ici, à travers la correspondance anonyme qui est le départ d’une chouette aventure, Héloïse parle vraiment de ses romans préférés et en découvre d’autres : Les quatre filles du docteur March, L’avalée des Avalées, Antigone, et encore d’autres, des œuvres féministes fortes qui nourrissent le regard de son héroïne et l’ouvrent à d’autres horizons.
J’ai aussi aimé comment l’héroïne se bat pour son journal et comment elle progresse dans sa compréhension d’elle-même au fil de ses aventures, tant dans son rapport au journal que dans ses sentiments. C’est une lecture tout en douceur, il ne s’y passe pas grand-chose, mais c’est lumineux et, surtout, rempli d’une riche intertextualité. À conseiller à celles et ceux qui se réfugient souvent dans les bibliothèques !
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