Habiter dans la septième ville la plus hantée de l’Amérique vient avec son lot d’extraordinaire et Evie pensait être prête à tout. Après tout, ne travaille-t-elle pas avec une sorcière à la bibliothèque ? Mais quand sa tante Desdemona est enlevée par le Clackity dans l’abattoir de la ville et qu’Evie sera la seule à pouvoir la ramener, la vie de l’adolescente prend un tournant inattendu. De l’autre côté du tunnel, il y a en effet sept maisons à affronter, le fantôme d’un tueur en série à sa poursuite et la seule personne qui compte vraiment pour Evie. Mais pour la sauver, elle devra accomplir de petits et grands miracles…
Avec ce récit aux accents gothiques que ne renierait ni Coraline, ni Mercredi Addams, Losa Senf frappe fort. Si le visuel peut sembler plus enfantin, sachez que les aventures de l’héroïne sont fortes en tensions et la peur n’est jamais loin ! Pour un lectorat intermédiaire.
J’ai hésité la première fois que j’ai vu ce livre parce que je trouvais que l’objet en lui-même faisait un peu enfantin avec la couverture, les quelques illustrations intérieures, la grosseur de la typographie. Mais quelque chose m’appelait dans cette histoire et je suis ravie de m’être laissé prendre au jeu parce que j’ai passé un excellent moment de lecture.
Il y a d’abord l’ambiance à la Tim Burton, avec cette septième ville la plus hantée, la noirceur de l’abattoir, les trouvailles entourant chaque maison. Puis il y a cette héroïne, à la fois forte et fragile, décidée à aller au bout de sa quête et brillante malgré les failles qu’on sent parfois dans sa carapace. Mais le plus chouette, ce sont sans doute les petits détails qui font tout : l’oiseau peint au mur qui vient se percher en forme de tatouage dans son dos et guide Evie tout au long du parcours, les clins d’œil à des contes tels Hansel et Gretel, les sorcières et leur drôle de façon de s’exprimer… on est à la fois dans la peur, dans l’horreur, et dans la magie, l’émerveillement. Un mélange un peu casse-gueule si on n’atteint pas l’équilibre parfait, ce qui est le cas ici.
Le petit plus ? On est clairement dans un roman féminin qui met de l’avant des femmes fortes tout en faisant réfléchir à ce qui fait cette féminité, cette force, ainsi qu’au rôle de la filiation. Au fil des aventures d’Evie, on découvre toute une dimension psychologique qui vient s’ajouter à l’intrigue de base et lui donne du coffre ! Chapeau !
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