Sous forme d’invitation à la conversation, à l’échange, Léa Clermont-Dion s’intéresse au terreau dans lequel naisse les violences sexuelles, à la définition du consentement, à notre vision et à l’impact de la masculinité toxique, mais aussi et surtout à ces réflexions, ces petits gestes qu’on peut poser pour faire changer les choses.
Dans cet essai déconstruit à destination des ados, qui passe tant par le témoignage, l’explication que le dialogue, l’essayiste propose des pistes pour devenir de véritables allié·es. Pour un lectorat intermédiaire.
Salut Léa, ça va ? On ne se connait pas, toi et moi, et je n’ai pas l’habitude de rédiger mes billets de cette façon, mais voilà, quelque chose dans le ton de ton essai m’a donné le gout de revoir le cadre que je me suis imposé à moi-même au fil du temps. J’ai envie d’éclater un peu les barrières et de faire, comme toi, cette critique en trois parties.
Comprendre. Il est difficile de cerner vraiment tout ce que la culture dans laquelle nous vivons a comme impact, mais j’ai aimé que tu passes par l’expérience, donnant ton information à propos des violences sexuelles (et de leur omniprésence) en racontant tes rencontres avec la public. Avec des joueurs de hockey, des ados dans des écoles, différents publics (j’ai ragé au passage avec les sénateurs). Ça crée une lecture un peu saccadée, mais ça montre frontalement une réalité terrible : l’écoute n’est pas gagnée même si certain·es peuvent être plus ouvert·es que ce qu’on pense. J’ai fini cette partie un peu en colère, je dois t’avouer. Admirative de la volonté de dire, mais aussi choquée devant les embuches.
Ressentir. J’ai lu la première partie par petites bouchées, d’abord pour me donner le temps d’assimiler et de réfléchir, ensuite parce que ça a éveillé chez moi une certaine colère, en effet. Que la deuxième partie n’a fait que grandir, je dois te l’avouer. Cette suite d’histoires bien réelles est nécessaire pour faire comprendre la diversité des situations et les conséquences des violences sexuelles, mais c’est aussi une plongée dans l’horreur. Un petit TW n’aurait peut-être pas fait de tort, mais, heureusement, il y avait la partie trois.
S’inspirer. J’ai respiré un bon bout avant de poursuivre mon chemin après la deuxième partie, me demandant si au final je n’aurais pas dû grappiller, tout simplement à travers les pages, pour ne pas tout recevoir d’un coup. En même temps, arriver à « s’inspirer » après le reste, c’est aussi mieux voir comment ces gens, ces initiatives, ces façons différentes de faire peuvent vraiment avoir un impact. Et ça fait en sorte qu’on sort du livre en ayant l’impression d’avoir des pistes pour canaliser la colère. Ça donne envie d’agir dans son milieu. D’être un·e allié·e véritable.
Je ne t’ai pas parlé de la forme, encore, mais chapeau. Le visuel est vif, accessible. Il y a parfois des définitions un peu petites qui se perdent dans les pages, mais l’ensemble est interpelant et les changements de style tant dans les illustrations que dans le texte fragmenté font en sorte que ça allège l’ensemble.
« On dit souvent que les féministes détestent les hommes. Que le féminisme est une guerre contre les sexes, un mythe tenace. Pourtant, ce n’est pas vrai du tout. C’est parce que j’aime, que je suis féministe. »
Je ne te l’ai pas dit dès le départ, Léa, mais je suis mère de deux filles ados. Avec qui j’ai de grandes conversations sur tous les sujets, dont celui-ci. Je pense qu’elles aimeront cet essai, que j’ai bien l’intention de laisser trainer partout dans la maison.
Merci d’avoir pris la parole de cette façon, on en avait tous et toutes besoin, même sans le savoir. Surtout si on le ne sait pas, en fait.
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