1659. Suite à l’exécution de sa grand-mère accusée de sorcellerie, Mary quitte l’Angleterre dans le but de recommencer une nouvelle vie. Mais le groupe de puritains auxquels elle s’est liée durant la traversée a aussi peur de tout ce qui sort de la norme et prône un strict respect des règles. Mary peut-elle vraiment vivre avec eux en cachant qui elle est ?
Récit historique abordant l’intolérance, la peur de la différence et la difficulté à faire sa place, Journal d’une sorcière offre une lecture assez lente, mais prenante. Pour un lectorat intermédiaire.
Réédité cette année, ce roman qui prend la forme d’un journal intime et offre une finale ouverte se révèle terriblement d’actualité. Oui, 1659 est une époque qui nous semble lointaine, mais ce dont il est question ici, c’est surtout de la force des croyances et la façon dont ces dernières, insufflées par les pasteurs, supplantent la vérité, déforment les faits. Comment, sous le couvert de la protection du groupe et de la primauté de certaines valeurs, la violence devient acceptable. Et comment, bien sûr, une société patriarcale utilise la force brute des hommes, mais aussi la complicité de certaines femmes pour contrôle le corps et l’esprit des autres.
Bref, bien qu’historique, ce roman parle à la femme que je suis aujourd’hui. Toutefois, il faut savoir que la temporalité du livre est assez lente, plus proche d’une forme classique que des œuvres plus rythmées des dernières années. Après un début brutal avec une mise à mort, il faut un moment pour que l’action démarre vraiment et on est davantage dans la psychologie avec la fuite de Mary, la longue traversée de l’océan et l’arrivée en Amérique, où l’adolescente se rendra vite compte que, bien que le monde soit nouveau, les choses ne changent pas. Que les femmes comme elles sont vues comme dangereuses. Du moins parmi les puritains, parce qu’il existe peut-être d’autres options…
Si j’ai eu plus de mal avec le début, notamment à cause de cette temporalité plus lente et de la voix de la narratrice un peu détachée, donc qui rend l’attachement plus complexe, je dois dire que j’ai été fascinée par tout ce qui se déroule dans la forêt, dans le hameau que le groupe rejoint et où l’histoire se répète et que j’ai dévoré la fin du livre jusqu’à cette fin ouverte qui laisse plusieurs possibilités… et quelques frustrations !
Attention, il est à mentionner que les termes associés aux peuples autochtones d’Amérique n’ont pas été modifiés dans cette version et pourrait en déranger certain·es. Ils sont toutefois en accord avec l’époque dans laquelle se situe l’histoire.
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Bonjour,
Il existe une suite qui s'appelle "vies de sorcières"
Je les avais lus il y a déjà plusieurs années (lors de leur première sortie), j'avais adoré
C'est possible en effet que le style soit plus "lent" que ce qui s'écrit actuellement
bien à vous,