Léna a toujours été la plus effacée des deux jumelles. Il faut dire que Jessie fait des arts martiaux et est socialement acceptée alors que Léna vit en recluse avec son violon. Mais Léna n’est pas faible. Son univers est juste… différent. Et quand les élèves de leur école se mettent à faire des rêves dans lesquels elle tient la vedette, forcés d’agir contre leur volonté dans cet environnement que la jumelle « rouge » semble maitriser, les rapports de force s’inversent. Seulement, voilà, d’où Léna tient-elle ses pouvoirs ? Et qu’est-ce que cela a à voir avec d’autres jumelles, en Corée ?
Yves Trottier se lance dans une série de romans d’horreur avec ce premier tome qui met la table tout en offrant de nombreuses scènes dérangeantes (et sanglantes). Pour les amateur·rices du genre !
Avec une couverture pareille, les attentes sont hautes (encore plus quand on sait comment l’écriture d’Yves Trottier est efficace). La maison d’éditions Les Malins a aussi proposé une publicité avec une histoire de cachette bien trouvée et j’avais très hâte de me plonger dans ce récit. Mais voilà, je suis restée sur ma faim.
En fait, le début est très étrange. D’abord, on rencontre des jumelles coréennes qu’on devine liées à l’histoire principale, bien sûr, mais sur lesquelles on a bien peu de matière au final. Puis, on explore le quotidien de Léna et Jessie en comprenant rapidement qu’il y a quelque chose qui cloche, oui, mais l’ensemble prend du temps à démarrer et, surtout, j’ai eu de la difficulté à y croire. Pas tant au surnaturel, la force de ce roman, mais bien à la relation entre les deux sœurs et à l’aveuglement de Jessie. À quelques reprises, je l’aurais bien secouée un peu… comment peut-elle ne pas réaliser, ne pas voir ce que fait sa sœur ? On sent aussi que l’histoire veut s’ancrer dans la réalité d’aujourd’hui, notamment avec un podcast, mais c’est comme si les pièces ne s’emboitaient pas tout à fait dans la réalité.
En fait, le titre de ce premier tome, « La nuit ne dort jamais », est parfaitement choisi : c’est dans le sommeil que l’action commence vraiment et prend son envol, que l’écriture d’Yves Trottier devient fluide et accrocheuse et que les scènes les plus sanglantes sont réunies. L’auteur a su rendre palpable l’enfer que ce doit être de ne pas pouvoir avoir confiance en son sommeil et en cela, la deuxième partie est très efficace. Bref, j’ai l’impression qu’il y a du potentiel, mais qu’on est un peu passé à côté de quelque chose dans le premier tome.
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