Pour Xabi et ses pairs, le monde se résume aux espaces clos du Danube, territoire dans lequel ils grandissent en compagnie de leur baba et des tuteurs. Les 26 se préparent à rejoindre le monde, plus tard, lorsqu’ils seront prêts. Mais une brèche dans les protections et une visite de l’extérieur permettent à Xabi de comprendre que le Danube n’est pas la norme. Et la fin brutale du projet le force à choisir : réaliser ce pour quoi il a été créé ou tenter de sauver sa propre peau ?
Roman d’anticipation qui propose une réflexion sur le futur, mais aussi de l’action, Entrer dans le monde aborde différentes thématiques sans tomber dans la violence excessive ou l’explicite, ce qui fait en sorte qu’il peut rejoindre un public assez jeune d’un niveau intermédiaire et avancé.
Les romans d’anticipation de style dystopie reviennent à la mode et Entrer dans le monde en est un exemple un peu atypique en ce sens où, s’il y a bien de l’action dans la deuxième partie et une finale haute en rebondissements, le roman est d’abord assez calme, presque doux.
« Cela coûtait moins cher d’adapter les humains à Mars que d’adapter Mars aux humains. Penses-y, quand quelque chose te semble impossible. »
Dès le départ, j’ai été intriguée par cet univers dans lequel on comprend rapidement que chacun.e des 26 représente une lettre de l’alphabet, que tou.tes sont associé.es à un animal et que le dôme est « à part » du monde. On saisit aussi que Xabi n’est pas un « élu », mais bien un antihéros qui se retrouve bien malgré lui à devoir prendre des décisions qui impliquent beaucoup plus que juste sa propre personne. Au fil de ses aventures, notamment à partir du moment où il sort Danube (et qu’on explore une vision fascinante d’un futur possible sur Mars) Claire Duvivier propose une réflexion sous-jacente sur la relation entre les humains et les robots, sur la protection de soi et des autres, sur notre vision de l’avenir, sur ce qu’on est prêt à sacrifier pour survivre… et assurer la survie de son peuple.
C’est un roman qui se distingue par l’attention portée à la psychologie des personnages et la description des espaces, de la vie que découvre Xabi. J’ai aussi peut-être eu l’impression que l’autrice, qui publie ici son premier roman pour ados, avait été timide sur certains aspects, comme pour protéger son lectorat. C’est peut-être aussi parce que le récit, bien que costaud, vise un public assez jeune, annoncé comme 11 à 13 ans. Les fans de Hunger Games et Divergentes resteront sur leur faim, mais les plus jeunes ou les lecteur.rices amateur.rices de sciencefiction plus descriptive et réflexive pourraient bien trouver leur compte ici.
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