« Toutes les familles sont des nids à névroses. »
1994. Quittant le Québec et s’éloignant de son frère, Raphaëlle débarque à Londres dans le but d’y être engagée dans une famille comme fille au pair, prête à s’émanciper et grandir dans ce nouvel environnement. Mais si ceux qui l’accueilleront sont bien très british, l’adolescente se rendra aussi compte que rien n’est facile nulle part, même quand il y a de l’argent. Et que la distance n’empêche pas ses propres fantômes de revenir la hanter. Et si la clé était la découverte d’elle-même ?
Roman initiatique nous entrainant dans le quotidien d’une famille bourgeoise de Londres, L’année où je suis sortie de mon aquarium parle de famille, de secrets, d’émancipation et de voyage, le tout dans un format accessible à destination d’un lectorat intermédiaire.
J’avais lu des critiques un peu mitigées avant de me lancer dans cette lecture et c’est peut-être que ce qui a fait que j’ai mis autant de temps à m’y rendre. Toutefois, je dois dire que j’ai bien aimé L’année où je suis sortie de mon aquarium peut-être justement parce qu’il sort des sentiers battus. Il faut dire que la mode est aux récits injectés à l’adrénaline et celui-ci est plus doux, plus lisse. En vérité, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman qui est principalement centré sur l’évolution de sa narratrice à travers ses rencontres et qui donne un peu l’impression de lire le journal intime d’une adolescente des années ‘90. Oui, il y a des scènes « british » cocasses, des personnages secondaires attachants (coup de cœur pour Harry) et détestables (presque tout le reste de la famille), une tentative d’action quand Raphaëlle se met en tête d’espionner ses employeurs et des apartés avec d’autres « au pair » diverrtissantes, mais le cœur du récit, c’est Raphaëlle elle-même : son regard sur la vie, sur les autres, sur elle-même et sur sa famille, notamment son frère.
Et ça, c’est peut-être la faiblesse du récit parce que toute la thématique autour du frère est à la fois frustrante et captivante, parfois un peu trop appuyée, souvent un peu dans le flou, comme si Karine Glorieux ne voulait pas aller au fond de l’histoire. Je comprends que le cœur était Raphaëlle, mais comme j’aurais voulu en savoir plus…
Le petit plus ? À travers le récit, l’autrice aborde aussi quelques thématiques plus actuelles, surprenantes pour l’époque, comme la passion pour les robes d’Harry ou encore le besoin d’émancipation de l’amie turque. Des fenêtres sur la réalité différente des années ’90 qui nous permet de voir que notre monde a changé… mais pas tant que ça dans toutes les sphères !
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