Boston, 1892. Forcée par sa tante (qui désespère de son manque d’intérêt pour le mariage) à se trouver un travail dans l’Ouest pour voler de ses propres ailes, Miss Jones doit faire un choix. Deviendra-t-elle institutrice dans la petite ville de Cottonwoo ou Jones rejoindra-t-elle le frère de sa meilleure amie, médecin qui se cherche une aide à Silver Fall ? Dans tous les cas, il faudra prendre le train, la route ne sera pas tranquille et Miss Jones, bien éduquée, curieuse et très ouverte d’esprit, pourrait bien être tentée d’explorer des chemins de traverse… mais ça, c’est à vous de décider !
Roman à choix nous entrainant dans un farwest divertissant, humoristique et résolument érotique (sachez-le), Reine de l’Ouest décoiffe au fil d’une aventure qui se plie à vos désirs (tout en étant habilement guidée par une autrice très créative). Pour un lectorat avancé et avisé !
Oh mais quelle lecture enthousiasmante ! Quel délire aussi ! Et quelle aventure! Bref, c’est du décapant, du déstabilisant, du grand plaisir que cette brique de près de sept-cents pages (rien de moins) que vous ne devez pas lire au complet (le principe des choix…), mais nous sommes plusieurs, si je me fie à d’autres critiques, à avoir lu presque en entier afin de découvrir le plus de possibilités possible.
Plus de vingt fins sont proposées (dont la mort) et, je dois dire que je me suis vraiment amusée à lire au moins une quinzaine de parcours… au cours desquels Miss Jones a souvent fait l’amour. Il faut le savoir, H. Lenoir entraine sa narratrice dans une suite d’aventures charnelles qui varieront en fonction des choix effectués et sont fort diversifiées tant au niveau des orientations que des styles avec à peu près tout le temps une sérieuse passion cuni.. Choqué·es ? Alors passez votre chemin parce que, s’il y a moyen de travers une histoire entière sans sexualité (j’ai testé), il faut faire les choix les plus ennuyants pour y arriver.
Résolument féministe, ancré dans le Farwest cinématographique qu’on est habitué·es de voir, mais absolument pas « historiquement crédible » vu la grande liberté d’action et de pensées de beaucoup de personnages, Reine de l’ouest est un récit fabuleux. L’écriture est fluide, amusante, le vouvoiement ajoute à l’ambiance, et on se délecte de tout, même de la formulation des choix : « Un peu, mon neveu ! Allez au chapitre 122. Hors de question ! Vous n’êtes pas idiote à ce point. Continuez au chapitre 133. » Mon seul bémol ? Les scènes de sexualité sont parfois un peu clichées (malgré la diversité, parfois il y a des redondances dans la description de l’action). Il n’en reste pas moins que je me suis tout à fait laissée prendre au jeu !
Le petit plus ? Si on sent l’influence de l’autrice dans les choix qui s’offrent à Miss Jones, elle s’implique aussi dans la voix narrative avec beaucoup d’humour et ça donne des petites perles comme « Bigre ! ( Non "bigre", n'est pas un mot assez fort pour la situation. Fichtre ?Diantre ? Mazette ? Allons, soyons honnêtes : l'autrice ne voulait pas vous faire utiliser des mots vulgaires, mais " sacredieu" semble approprié pour la circonstance.) » ou encore « Il ne devrait pas tarder à rentrer... Au même instant (parce que l'autrice est paresseuse), on frappe à la porte. »
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