Irlande du Nord, 1993. Abigaïl aime raconter des histoires de peur à son petit frère malvoyant. Mais quand ils emménagent dans la grande demeure de Fianna Sinn, ses récits favoris semblent prendre vie, comme si le manoir portait en lui une histoire qui devait absolument être révélée. Et qui pourrait avoir un écho avec la réalité de cette famille sous le joug d’un paternel aux idées bien arrêtées…
Fanny Chartres signe un roman qui joue avec les codes de l’horreur et du fantastique pour dévoiler un pan historique tout aussi glaçant. Pour un lectorat intermédiaire et avancé.
Les pires histoires d’horreur sont souvent celles qui sont basées sur la réalité, ne croyez-vous pas, vous aussi ?.
« J'avais toujours pensé que, à force de dévorer des histoires qui font peur, j'étais parée pour les situations les plus horrifiques, mais au vu de mon cœur battant à tout rompre et de mes mains agitées de tremblements, je constatai que ce n'était pas le cas. »
Ici, Fanny Chartres entremêle habilement des phénomènes étranges qui se déroulent dans la maison et font écho aux histoires effrayantes d’Abigaïl à un pan méconnu (et terrible) du passé (pas si lointain) de l’Irlande du Nord, soit ces adolescentes enfermées dans des couvents et forcées de blanchir des draps pour se laver de leurs péchés. L’autrice a un grand talent pour créer des ambiances glauques et j’aime comment elle navigue sur une fine ligne entre réalisme, fantastique et horreur tout au long du récit, tout comme elle tisse des liens entre ce passé qui veut être entendu et le présent de l’héroïne qui, même si l’avortement existe tout près, à Londres, ne peut aider sa mère aux prises avec un mari tyrannique et pieux. Parlant de mari… je dirais que le revirement final de personnalité m’a un peu refroidie. Si l’autrice a bien su faire évoluer l’histoire au fil des pages, le changement de caractère de certains personnages est plus difficile à croire même si je peux comprendre l’attrait d’une fin plus douce. N’empêche que ce récit glace parfois le sang, et pas seulement parce que des cerfs rôdent, vous êtes prévenu·es !
Pssst ! Sans le savoir, j’ai lu ce roman-ci et Entre leurs mains à la suite l’un de l’autre et il y a de solides liens à faire entre les deux !
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