Pour combattre Ombra durant la longue nuit qui s’étale sur un an, la déesse Oria révèle au dernier jour de l’année lumineuse les Élus, celles et ceux qui intègreront la Légion et développeront des dons puissants pour vaincre les dragons de l’ennemi.
Épargnée jusque là, pouvant prendre soin de ses proches, Liv est sélectionnée cette année. Déracinée, arrivant dans un monde dont elle ne connait pas les codes et pour lequel elle devra puiser dans ses ressources les plus profondes, la jeune femme découvrira aussi que la Légion est contrôlée par des commandants qui gardent bien des secrets, et pas qu’aux yeux de la population. Parce que Liv ne développe pas qu’un unique don, comme c’est prévu… et qu’elle n’est pas la seule à sentir que tout ce qu’on leur dit, tout ce qu’on leur promet, n’est pas l’entière vérité.
Romantasy qui entremêle action, psychologie et romance, Affronter la nuit offre une intrigue complexifiée par le grand nombre de personnages. Pour un public intermédiaire et avancé, mais qui peut être assez jeune aussi.
Autant il est ardu pour des livres fantastiques de s’éloigner de la comparaison avec Harry Potter, autant les romantasys, encore plus quand il est question de dragons, sont désormais inévitablement comparés à Fourth Wing. Et ici, la comparaison n’est pas que flatteuse même s’il y a du très bon dans cette intrigue.
En fait, l’écriture est fluide et on sent dans la musique de la langue que ce n’est pas une traduction. Le monde dans lequel navigue l’héroïne est aussi intéressant dans sa structure, avec cette idée de jour et de nuit qui alternent sur des périodes d’un an, chacun dominé par une divinité qui lutte contre l’autre à sa façon. Le début est bien mené, on comprend rapidement qui est Liv, quelles sont ses forces, comment grand est le déchirement quand elle doit laisser les siens. L’arrivée à l’Académie est pas mal, notamment par ce que le concept des dons de la Légion, avec le Poing, la Paume, le Cœur et les Yeux, est accrocheur, surtout qu’on sent tout de suite de quelque chose cloche dans leur manière de ne travailler qu’en silo.
Le souci, c’est qu’ensuite ça tombe à plat. L’entrainement est très long et il ne s’y passe pas grand-chose. Marie Reppelin nous rappelle que tous sont en danger en faisant mourir des personnages à un rythme régulier, mais comme ils sont beaucoup et qu’on n’a pas eu le temps de vraiment s’y attacher, ça n’éveille pas d’émotion intense. Le concept du monde jour/nuit est laissé de côté, comme si ça n’avait pas d’importance (alors que bon, vivre de nuit, ça aurait pu impliquer plein de descriptions, amener plusieurs situations intéressantes). Et la romance ? Disons qu’elle est si étirée qu’elle ne brule pas grand-chose.
Bref, j’ai été déçue, mais je pense que c’est à cause de ma lecture préalable de Fourth Wing. Ce roman pousse tellement tous les curseurs à fond que les oeuvres du même type qui se la jouent plus « doux » semblent fades en comparaison, encore plus quand, comme ici, il y a vraiment beaucoup de points communs. La finale rattrape un peu, avec une prophétie, une bataille, un aperçu de ce qui pourrait faire basculer la Légion… mais pour moi c’était trop peu trop tard.
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