Tal a 17 ans et habite Jérusalem. Alors qu’un kamikaze se fait exploser dans un café près de sa maison en entrainant dans la mort une future mariée, l’adolescente cherche à comprendre les causes de ce conflit qui oppose Israël et la Palestine et, surtout, à comprendre « L’autre ». C’est pourquoi elle dépose une lettre dans une bouteille qu’elle demande à son frère de jeter dans la mer de Gaza, espérant qu’à l’autre bout une adolescente comme elle mette la main sur son invitation et lui écrive un courriel.
C’est cependant Naïm, un Palestinien de 20 ans, qui découvrira la bouteille. Réticent et ironique dans son premier message, il se laisse toutefois entrainer par Tal dans une correspondance qui leur permettra à tous les deux de comprendre un peu plus ce qui se passe de l’autre côté du mur. Dans leurs échanges se mêlent leurs incompréhensions, leur quête de sens, leur quête d’identité en tant que jeunes dans cette société qui ne semble plus avoir d’espoir. Or, l’espoir, c’est ce qui les tient tous les deux…
Ce roman constitué d’échanges de courriels entrecoupés de quelques chapitres qui montrent la réalité de la vie des deux protagonistes présente la vie des jeunes qui vivent au milieu du conflit israélo-palestinien. L’auteure utilise les souvenirs des deux adolescents pour revenir sur les événements des dernières années et offre ainsi au lecteur une vue d’ensemble. Le roman est accessible aux lecteurs intermédiaires.
Mon avis
Quelle belle découverte! Enfin, belle est un mot qui s’applique bizarrement au roman étant donné l’intensité et la tristesse de ce qui est raconté, mais je suis ravie d’avoir eu ce roman entre les mains grâce à la sortie de l’adaptation cinématographique (en salle dès vendredi le 23 mars au Québec!).
Tal et Naïm sont des personnages forts, élevés au sein de familles tolérantes, mais témoins quotidiens tous les deux par les horreurs qui se déroulent dans leur ville, dans leur quartier et donc, forcément, en réaction à cela. D’ailleurs, Parisienne ayant vécu son adolescence en Israël, Valérie Zenatti montre dans son roman que l’incompréhension peut aussi mener à la violence. Certains moments sont d'ailleurs très forts en émotions dans le récit et bouleversant étant donné la proximité de ce qui se passe et l'implication des protagonistes.
J’ai beaucoup aimé cet échange de courriel qui confronte les deux adolescents dans leurs convictions et ouvre leur horizon. En outre, les explications qui sortent au fil des courriels échangés sur la situation historico-politique ont nourri mes connaissances sans alourdir le récit et j’ai eu envie d’en savoir plus immédiatement.
La fin est ouverte, de celles qui nous laissent sur notre faim mais qui, en même temps, m’a semblé parfaite. Comme s’il ne pouvait en être autrement. Comme si ce doute ouvrait toutes les possibilités.
En bref? Un roman pertinent pour plonger dans ce coin du monde dont on entend souvent parler et une écriture agréable qui accroche le lecteur.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par La route de Chlifa et L'Algérie ou la mort des autres.
Merci aux éditions École des loisirs pour le roman!
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Heureuse que tu partages mon enthousiasme pour ce roman!