« Postez-vous seul(e) à un endroit du centre-ville entre 9 heures et 10h30, et écrivez ce que vous voyez ou ce que cela vous inspire. La forme est libre : description, fiction poésie … »
Voilà la demande de l’enseignante de français à ses élèves. Les 24 vont donc se poster un peu partout et croquent en mots ce qu’ils voient. Toutefois, durant ce laps de temps, un notaire de la ville est assassiné et son corps est retrouvé dans une Mercedes bleue. Alors que la police n’a aucune piste, Erwan décide de réunir les copies de ses pairs pour y dénicher des indices et demande l’aide de Cassandre pour le faire. Rapidement, des similitudes semblent ressortir. Il est question d’un homme à costume clair, d’une femme rousse, d’une enveloppe volumineuse dans plusieurs copies. Mais faut-il se fier seulement aux apparences?
Roman d’enquête qui propose au lecteur de lire les 24 copies des élèves et donc de mener l’enquête en même temps que le narrateur, Seuls dans la ville : entre 9h30 et 10h30 est une œuvre atypique et surprenante. Outre l’enquête, il est question des sentiments d’Erwan et de Cassandre qui évoluent ainsi que de l’univers scolaire. C’est accessible aux lecteurs intermédiaires.
Mon avis
C’est une expérience différente que la lecture de ce roman et je dois dire que j’ai eu beaucoup de plaisir. La narration est sympathique, quoique les dialogues sont un peu ampoulés et pas aussi authentiques que je l’aurais espéré, mais ce qui vole la vedette c’est le sujet de la dissertation. 24 élèves, donc 24 copies, 24 regards différents sur la ville, certains au style clair comme de l’eau de roche, d’autres beaucoup plus métaphoriques dans leur façon de traiter le sujet, d’autres encore complètement étranges. En plus, les copies sont présentées en intégrales et assorties des commentaires, qui ne font pas toujours dans la dentelle, de l’enseignante. Rafraichissant!
Et l’enquête? Intéressante, du moins au départ. J’ai eu une baisse de motivation vers le milieu parce que Erwan et Cassandre piétinent et que je n’avançais pas non plus, mais un retournement imprévisible et fort agréable vers les trois quarts du roman vient racheter cette part d’ennui et permet de finir en beauté avec une belle relecture des événements.
Un petit avertissement en finissant : le lecteur doit être en mesure de comprendre les termes français en lien avec les études! En effet, l’intrigue se déroule à l’époque de l’année où les élèves passent leur bac blanc et donc de multiples références y sont faites, tout comme aux types de contrats de travail de la France via le personnage du paternel.
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Prophétie: Le maître du jeu.
Merci aux éditions Syros pour le roman!
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Seuls dans la ville - entre 9h00 et 10h30
Yves Grevet
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