La révolte

 
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Sophie a apprécié ce livre
Pris dans une famille où il a de l’attention que lorsqu’il joue les chiens savants, et encore, Zacharie décide de tout foutre en l’air à quelques mois de la fin de son secondaire et enchaine les bêtises. Alertés par la direction de l’école, François et Mathilde doivent réagir, mais aucun n’a envie de résoudre le problème. C’est toutefois le premier qui héritera de Zacharie et devra trainer son fils qui ne parle plus en Birmanie où il se rend pour affaires. Exaspéré par le silence de Zach, François ira même jusqu’à le laisser dans la famille d’un vieil ami… ce qui se révélera sa meilleure idée. En effet, Zach découvre dans ce pays une nouvelle culture et une philosophie qui pourrait bien remplir le vide qu’il ressent au creux du ventre et à comprendre comment il peut vivre avec ce qu’il est. D’autant plus que Mya ne le laisse pas indifférent…

Récit réaliste qui propose un dépaysement total alors que Zacharie quitte le Québec pour se retrouver en Thaïlande d’abord puis au Myanmar, La révolte aborde les thèmes de l’amour parental, de la découverte de soi et de la philosophie bouddhiste. Les chapitres assez courts et le vocabulaire accessible en font un roman qui pourrait rejoindre tous les publics. D’ailleurs, les éditions Boréal l’ont classé comme lecture débutante.

Mon avis

Élizabeth Turgeon écrit lorsqu’elle voyage et cela se sent dans son écriture qui est très efficace quand vient le temps de rendre l’ambiance d’un pays éloigné de la réalité québécoise comme la Thaïlande.

« Le haut-parleur situé près de Zack grésilla, puis une voix annonça quelque chose en thaïlandais. Le bateau fit alors une courte escale pour prendre d’autres passagers. Une dizaine de femmes sautèrent dans la navette en tenant d’une main leurs grands chapeaux coniques. Elles s’installèrent tout près du père et du fils et s’amusèrent de l’étonnement de Zack devant tout ce qu’il voyait. Plus loin, des hommes marchaient pieds nus à la queue leu leu sur les quais, transportant sur leur tête des marchandises qu’ils chargeaient à bord de péniches. Des mouettes criaient. Partout s’élevaient des temples bouddhistes, comme d’immenses cloches dorées posées sur le sol et surmontées de longues aiguilles qui s’élançaient vers le ciel. »

C’est d’ailleurs toute la partie portant sur les pays de l’Asie et la découverte du bouddhisme par Zacharie qui m’a plu. Son séjour chez les moines est vraiment intéressant et on le sent cheminer, prendre des nuances, du relief, au fur et à mesure qu’il s’ouvre et apprend. D’ailleurs c’est fascinant de découvrir comment se vivent ces retraites et d’apprivoiser avec l’adolescent la philosophie bouddhiste. Dur de ne pas cheminer soi-même…

La famille birmane chez qui l’adolescent débarque est aussi intéressante à découvrir et permet de plonger dans la réalité du régime en place et des familles n’étant pas les amis des dirigeants. J’ai aussi apprécié l’histoire d’amour qui s’ajoute et je dois dire que le fil conducteur de la passion de Zacharie pour la nourriture est vraiment chouette. Du premier chapitre au dernier, on sent cette passion qui le remplit et cela donne un petit oumph de plus au roman. Plein de bons points alors, mais…

Mais le reste m’a semblé très caricatural. Si le personnage de Zacharie est intéressant et offre plusieurs facettes, j’ai eu de la difficulté à croire à ceux de ses parents. Très stéréotypés dès le début, ils ne s’améliorent pas au long de l’histoire et j’avoue que j’ai décroché devant la transformation de François Martin en bon samaritain vers les derniers chapitres. Oui, il y a une tentative d’explication avec sa relation avec son propre père, mais le tout m’a semblé trop gros, trop facile. Fallait-il vraiment une fin si heureuse? Je ne crois pas…

En bref? Un récit parfois stéréotypé et des personnages pas toujours crédibles, mais une belle fenêtre sur la philosophie bouddhiste et des descriptions qui donnent envie de voyager… 

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Un été d'amour et de cendres

Merci aux éditions Boréal pour le roman!

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 1er juin 2012.

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La révolte
Élizabeth Turgeon
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marguerite dionne (08.06.12 à 15 h 26)

J'ai adoré ce livre. Je l'ai fait lire à mon mari et à mon fils et nous en avons fait un bon sujet de discussion à l'heure du souper.
Je trouve qu'il fait réfléchir sans être moralisateur.
Je suis allée voir son premier livre : Le Toucan. Complètement différent et très drôle !

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