Danny a décidé de fuguer pour éviter à sa famille d’avoir à le voir alors que son frère jumeau, Finn, est disparu. Avant de partir, il lance toutefois une brique à trois trous dans la fenêtre de son voisin, visant avec soin sa loutre empaillée. Puis il prend le chemin de la ville, rencontre des connaissances de l’école, attrape un train et se retrouve sur une petite île, là où sa famille a vécu son dernier moment heureux, tous ensemble. Le bout de sa route ne lui apporte cependant pas la sérénité qu’il était venu y chercher et il devra encore travailler pour atteindre cette paix tant recherchée…
Moi et Finn est un roman initiatique porté par la voix naïve d’un narrateur entre l’enfance et l’adolescence. Le texte aborde d’ailleurs le thème de l’enfance sous le voile du deuil, de la difficulté à saisir ce qui arrive et de la culpabilité. Si le livre est tout de même assez épais, les chapitres courts permettent d’instaurer un rythme rapide et de rendre Moi et Finn accessible aux lecteurs débutants et intermédiaires.
Mon avis
C’est sur une suggestion de
Louise Lespérance que j’ai ouvert
Moi et Finn et je dois dire que j’ai eu un peu de difficulté au départ. Tout est un peu flou et Danny semble d’abord être un jeune garçon sans but autre que celui d’errer. Il m’énervait. Mais on finit par sentir cette douleur qui se cache sous la fugue et j’ai été intriguée par cette histoire avec Finn. Qui est-il? Pourquoi n’est-il pas là?
On sent que la situation est très triste, voir dramatique, mais le tout est dédramatisé par des touches d’humour (dans les réflexions de Danny, mais aussi dans les rencontres qu’il fait, dans les aventures qu’il vit ou encore dans les commentaires en bas de page), comme si le jeune garçon n’arrivait pas lui-même à affronter la situation, à la mettre en mot. En fait, c’est quand il espionne sa mère et sa petite sœur au parc de la ville avant de partir plus loin et qu’on sent qu’il pense vraiment qu’il doit partir pour leur bonheur, parce que sa mère ne sait plus être une mère tellement elle souffre, que je me suis attachée, littéralement, et que j’ai voulu connaître le fond de l’histoire. Mais le narrateur est habile et ce n’est qu’à la fin du roman que l’image de la loutre trouve son sens et qu’on comprend enfin le drame qui a bouleversé la vie du gamin. Superbe fin d'ailleurs...
En bref? Un roman touchant où la voix enfantine du narrateur lui permet de se glisser au creux de nos pensées, mais je ne suis pas certaine du public cible. Est-ce que les ados accrocheront?
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