À quinze ans, Cédric-the-quick a fréquenté plusieurs familles d’accueil avant d’aboutir dans un centre de la DASS (version française de la DPJ québécoise) où Bernard, son éducateur, arrive enfin à le toucher, un peu, entre deux fugues de cet adolescent qui ne peut tenir en place. Lorsqu’il apprend que Bernard a retrouvé les traces de sa mère et qu’il a un frère, Cédric ne voit d’abord qu’une occasion d’épater les copains. En effet, Adrien a été adopté par un couple fortuné et mène une vie qui semble très facile. Cédric n’a d’ailleurs pas l’intention de se laisser toucher par ce petit bourgeois, mais leur rencontre fera raisonner le grand frère en lui plus qu’il ne pouvait l’imaginer et réveillera l’espoir de retrouver leur mère et de comprendre cet abandon dont ils ont été victimes.
Ce roman très réaliste traite de la réalité de ces enfants qui sont abandonnés à la naissance, certains avec plus de chance que d’autres. En Cédric, un héros rebelle au franc-parler, le lecteur découvre toute la tristesse et l’incompréhension qui se transforment en colère et en désir de faire payer l’autre, peu importe quelle forme il prend. Le texte est très français dans le parler, donc peut-être plus difficile à comprendre pour des Québécois qui rateront certaines références, mais il reste en général très accessible et les thèmes traités sont universels.
Mon avis
J’ai bien aimé ce petit roman qui se lit rapidement, mais qui offre un univers percutant. L’Action ne débute vraiment qu’à la moitié, mais ce qui est traité dans la première partie est assez fort pour tenir en haleine. En fait, toute sa beauté se trouve pour moi dans la rencontre difficile entre les deux frères que tout oppose et dans leur façon de s’apprivoiser, d’autant plus que ces retrouvailles mettent en relief tout ce qui est relié à la famille, aux origines, à la place de l’éducation et de l’affection d’une famille dans ce que nous devenons.
En outre, l’authenticité du personnage qu’est Cédric y est pour beaucoup dans le charme de l’intrigue. Réalisme qui se perd un peu toutefois selon moi quand arrive la famille adoptive d’Adrien. Elle est un peu trop parfaite cette famille. On sent la mère très au premier abord, mais la fin laisse entrevoir un retournement de situation complet et je suis un peu sceptique. J’aime croire aux contes de fées, mais tout il n’est pas nécessaire qu’ils soient si gros, dommage!
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Le garçon qui voulait courir vite et
À la croisée du temps.
Merci aux éditions Gallimard pour le roman!
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Loupérigot
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