Max nait en 1936 dans le premier foyer de naissance du programme Lebensborn où des femmes mettent au monde des enfants aryens destinés à créer une grande armée pour dominer le monde avec l’idéologie nazie. Déjà hautement sensibilisé à la théorie d’Hitler alors qu’il est dans le ventre de sa mère, Max commence sa vie en naissant le jour de la naissance du Führer. Prototype aryen parfait, Max est éduqué dans la froideur de l’idéologie et grandit en suivant les différentes étapes du programme Lebensborn. Très doué, il est recruté par les Sœurs Brunes pour aider à trouver et kidnapper des enfants blonds aux yeux bleus dans les territoires conquis, puis il est envoyé dans l’école Kalish en Pologne où sont rééduqués les enfants kidnappés afin d’être leur modèle. C’est là qu’il fera la rencontre de Lukas, un jeune juif qui réussira à ébranler toutes les certitudes de Max.
S’étendant sur une période de 9 ans, de 1936 à 1945, soit de la création du programme Lebensborn jusqu’à l’arrivée des Russes à Berlin, le roman suit le parcours de Max et permet de découvrir tous les rouages du vaste programme mis en place par Himmler ainsi que la propagande fanatique l’entourant. Écrit à la première personne, le roman est particulièrement troublant et s’adresse à des lecteurs avisés et assez âgés.
Mon avis
Ouf… quelle lecture particulièrement déstabilisante et dérangeante! Pertinente et intéressante assurément, ce programme étant méconnu et je m’y intéresse particulièrement depuis ma lecture du très bon roman Enfant volée, mais c’est une lecture qui heurte. Parce qu’on est dans l’esprit d’un enfant dont le cerveau est formaté par le régime et qui est particulièrement convaincu du bien-fondé de l’idéologie nazie et de la supériorité de la race aryenne, ce qui l’amène souvent à tenir des propos d’une grande cruauté. J’ai eu envie de hurler à certains moments, de le secouer, de lui expliquer… mais comment raisonner un enfant qui est si convaincu? (et qui est sur papier, je sais… mais c’est justement ce qui est frustrant de ce roman, cette impression que Max existe, qu’il sort des lignes…)
Sarah Cohen-Scali nous entraine dans les rouages du programme Lebensborn avec une grande efficacité et une écriture percutante. Seul bémol à mon avis, même lorsqu’il est bébé Max parle comme un adulte; plus simple à lire, mais moins crédible.
En bref? Difficile à lâcher malgré tout ce qu’il fait vivre au lecteur, Max est un roman historique incontournable... pour lecteurs avertis!
Découvrez l'entrevue que l'auteure, Sarah Cohen-Scali m'a accordée sur sa façon d'aborder l'écriture d'un tel roman!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Enfant volée et Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre.
Merci aux éditions Gallimard pour le roman!
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