178 secondes

Nicola a dix-sept ans quand il apprend que sa famille lui a caché un terrible secret sur sa mère, qu’il croyait morte à sa naissance. Il quitte alors ses proches surprotecteurs pour entamer un road-trip et ainsi tenter de donner un sens à sa vie de jeune adulte, de comprendre d’où il vient et de faire la paix avec sa propre histoire. Parcourant le Canada, Nicola fera des rencontres déterminantes et enrichissantes qui l’aideront à trouver ce paysage où il se sentira enfin chez lui.

Roman initiatique qui a pour décor divers lieux du Canada, 178 secondes entraine le lecteur dans la quête de Nicola avec une belle force d’évocation. Si l’ensemble est assez introspectif, il y a tout de même une part de mystère en ce qui a trait au secret de la mère du voyageur et cela  contribue à garder captif le lecteur. L’écriture y aide aussi, simple mais imagée et fluide, adaptée aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

J’ai entendu parlé de 178 secondes à cause de la polémique que le roman  a soulevée dans une école alors que des parents se sont battus pour qu’il soit retiré du programme de 11^e année à cause de scènes sexuelles. Ce n’est pas tant cette idée de sexualité qui m’a attirée que la montée des boucliers contre la censure et tous ces commentaires à propos de ce roman que plusieurs qualifient de classique de la littérature jeunesse.

Et? Eh bien j’ai eu le bonheur de découvrir un superbe roman porté par une écriture maîtrisée, accessible mais pleine de métaphores savoureuses, «Ma mère, mon iceberg éternel, tantôt refuge, promontoire, terre d’exil sur les eaux troubles de mes océans intérieurs ?», et de touches d’humour dans le choix des mots, « Je bus une gorgée de bière, fier comme un jeune castor devant son premier barrage. » qui agrémentent le récit et donnent envie de faire une pause dans la lecture et de juste se régaler de ces phrases.

J’ai aussi aimé l’histoire ainsi que le personnage de Nicola qu’on voit grandir et s’affirmer au fil des pages, mais je n’ai pu m’empêcher de le trouver un peu chanceux de tomber sur des personnes si sympathiques tout au long du voyage. C’est d’ailleurs Nicola lui-même qui fait référence à tous ces crimes sordides se passant avec des auto-stoppeurs dans les films et je m’attendais à quelques malchances, mais ça n’a pas gâché mon plaisir. En parlant de plaisir, j’ai découvert qu’avant d’être auteure, Katia Canciani a été pilote d’avion et instructrice et ça se sent dans les rencontres de Nicola tout au long du roman. L’aviation sert en effet de fil conducteur entre tous ces lieux que visite le voyageur et toutes les rencontres qui parsèment sa route.

Un petit plus? Des références culturelles et littéraires qui donnent envie de voyager, sur les routes du Canada, mais aussi dans les allées de nos bibliothèques… 

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par À la recherche du bout du monde et Intrus à l'étrange.

Merci à Solène Bourque pour la suggestion!