Se rendant à un rendez-vous galant avec Juliette Papineau, Julien se fait décapiter par la fenêtre électrique de la voiture de sa sœur et se retrouve du coup séparé en deux moitiés toujours bien vivantes. Alors que sa tête tente de se faire entendre grâce au filet de voix qu’il lui reste sans cage thoracique et doit subir les assauts de la police, d’une jeune fille de quatre ans et d’un gang de jeunes, son corps, lui, fait rapidement des ravages auprès de la gent féminine même s’il ne peut pas s’exprimer. La quête de chacun pour retrouver l’autre ne se fera donc pas sans heurt…
Mettant en lumière les contradictions quotidiennes grâce à la séparation de la tête qui peut parler mais pas se mouvoir, et le corps qui ne vit que de sensation, Jocelyn Boisvert offre dans ce petit roman humoristique un agréable moment de lecture. Assez bref et constitué de chapitres dynamiques, le roman est accessible aux lecteurs plus faibles, mais satisfera aussi les lecteurs plus avancés grâce aux innombrables jeux de mots.
Mon avis
C’est complètement absurde et ça demande un petit moment d’adaptation, mais à partir du moment où l’on accepte qu’une tête peut vivre séparée de son corps et vice-versa, le plaisir de la découverte des aventures des deux moitiés de Julien Binette est immense.
D’abord, il faut dire que Jocelyn Boisvert a l’imagination fertile et qu’il multiplie les péripéties. Personne n’a l’air étonné de voir un corps se promener sans tête et chacun tente de l’utiliser, Juliette en se trouvant un charmant cavalier, une vendeuse en faisant de lui l’attraction de sa vitrine et Eve, une heureuse rencontre, en rendant son ex-petit copain jaloux. La tête n’est pas en reste et ses aventures savent nous étonner, ce que j’ai apprécié. Chaque fois qu’on croit deviner où Jocelyn Boisvert nous entraine, un revirement inattendu vient chambouler l’intrigue et retour à la case départ!
Ensuite, il y a toute la question de la langue qui vient enrichir l’expérience. En effet, le roman contient de nombreux jeux de mots sur la tête (le corps se faisant traiter d’écervelé par exemple) ainsi qu’une foule d’expressions typiques qui prennent un tout autre sens dans le contexte : « je deviens aussitôt leur tête de Turc » ou encore un homme qui « prend le mors aux dents ». Il m’est arrivé souvent de m’arrêter pour relire une phrase et la savourer complètement, c’est dire!
Lisez aussi cet intéressant article du Libraire sur le roman !
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Esprit de famille tome 1 du même auteur.
Merci à Soulières éditeur pour le roman!
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