55 minutes. C’est la durée d’un cours durant lequel la vie de quatre adolescents s’arrête un instant avant de changer de direction. Clément se cherche depuis un drame qui a bouleversé sa famille et ses notes chutent dramatiquement. Léa a écrit une déclaration d’amour et espère un signe de celle pour qui son cœur bat. Passionné de théâtre, Ilyes se glisse dans la peau de son personnage et arrive ainsi à approcher un autre élève, lui qui est isolé depuis son arrivée au pays. Océane a passé une nuit en enfer et cherche l’oreille d’une CPE pour partager un peu l’horreur et la rendre moins lourde. Entre les murs du lycée qu’ils partagent sans se connaître, tous vivront un moment important.
Là où je vais est un court roman réaliste qui présente quatre histoires en parallèles, traitant de quatre thèmes forts à travers eux : le deuil, l’amour, l’intégration et l’abus. Constitué de brefs chapitres, le récit est accessible à tous les lecteurs.
Mon avis
55 minutes c’est court, donc Fred Paronuzzi va droit au but. Rapidement esquissés, les personnages vivent intensément chacune de ces minutes. Pour les mettre en scène, l’auteur a choisi ses mots et ses phrases sont ciselées et efficaces, si bien qu’on passe facilement d’un univers à l’autre et qu’on s’amuse à voir les personnages se croiser dans les murs du lycée qu’ils fréquentent.
Ce qui est aussi intéressant, c’est que les quatre personnages partagent le besoin, le courage de s’exprimer. Que ce soit par courriel, via le théâtre ou en allant chercher une oreille adulte, tous font un pas dans une direction qui risque de bouleverser leur réalité.
Toutefois, si les 55 minutes d’Océane, mon coup de cœur, et de Léa m’ont paru suffisantes, presque semblables à des nouvelles, j’aurais pris plus d’informations à propos de Clément et d’Ilyes En effet, leur histoire semble attachée par des liens solides à leur passé et leur futur et il est difficile d’en extraire seulement un moment.
Le petit plus? À cette époque où des romans comme Frangine qui dénoncent les préjugés (et les actes) négatifs envers les homosexuels, l’amour de Léa pour Lisa est rafraichissant parce qu’il n’est pas « anormal » ou encore mis en évidence. Les deux filles se découvrent une attirance et le tout se passe d’emphase. Bravo!
Si vous avez aimé, vous pourriez avoir envie de lire l’entrevue que Fred Paronuzzi m’a accordée ou encore ses deux romans précédents : Un cargo pour Berlin et Mon père est américain.
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