Abandonnée par son père, éminent médecin disparu suite à de graves accusations, et sa mère, morte de chagrin, Juliette est réduite à nettoyer les caves de l’école de médecine. Celle qui a autrefois fait partie de la haute société se retrouve livrée aux envies d’un professeur vicieux et, le blessant gravement pour se défendre, elle doit fuir ce travail. Heureusement, au même moment elle met la met sur un schéma qui la met sur les traces de son père. Retrouvant dans une auberge sordide celui qui fut autrefois son domestique, elle décide de le suivre sur l’île où son père a trouvé refuge. Mais la réunion avec son paternel ne ressemblera pas à ce qu’elle avait espéré, ce derniers ayant laissé libre cours à ses délires scientifiques dans cette île loin des lois de la société londonienne…
Se passant à Londres en 1895, le roman traite des extrémités auxquels certains hommes sont tentés se rendre pour la science, des liens filiaux et de la place des femmes dans la société. Dans ce thriller noir, proche de l’horreur, les rebondissements sont nombreux, mais le tout s’adresse à des lecteurs avancés dû à l’intrigue complexe et aux termes scientifiques qui sont employés.
Mon avis
Le début du roman est bien fait parce qu’il nous plonge tout de suite dans une ambiance glauque et étrange où les laboratoires sentent le sang et où les pauvres petits lapins sont des victimes toutes désignées. (Attention aux âmes sensibles, on comprend rapidement Juliette de trouver certaines choses malsaines et la lecture de certaines scènes est difficile dès que vous êtes un peu visuels. L’auteure manie bien les mots, mais certaines de ses descriptions causent des hauts le cœur!) En outre, une altercation avec un professeur vicieux permet au lecteur de découvrir le caractère de Juliette, héroïne décidée qui remet en question la place de la femme dans la société de son époque. L’apparition de Montgomery est aussi intéressante, étant donné tout ce qui les lie dans le passé, tout le non-dit entre eux ainsi que cet étrange personnage qui suit le jeune homme, tout comme l’arrivée sur l’île, mais ensuite il y a un flottement avant la fin, tendue et captivante.
Ce flottement m’a un peu perdue. J’ai trouvé qu’il y avait des longueurs, que le secret du père de Juliette était trop évident pour en être un (Moreau, dites-vous?), que la jeune fille était bien naïve. Pour une héroïne capable de se questionner et de réfléchir, difficile à croire. J’ai en fait parfois eu l’impression que ce moment de ralenti était nécessaire pour le développement d’un triangle amoureux, mais justement, je me serais bien passée de cette tournure dramatique, trop commune aux romans jeunesse. Même si elle donne une couleur particulière à certaines révélations, elle m’a semblé plaquée sur le récit et manquait de naturel. Heureusement, les derniers chapitres viennent rattraper le tout et le rythme redevient haletant au fur et à mesure des découvertes de Juliette. Assez pour une suite? Elle est annoncée, mais le roman se lit comme si c’était une histoire complète et je crois personnellement que j’ai eu ma dose d’expériences du docteur Moreau…
En bref? Une lecture déstabilisante, mais intéressante malgré quelques passages plus longs.
Merci aux éditions Milan pour le roman!
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