C'est un récit grandement autobiographique que ce roman de l'ethnologue Michel Noël. On plonge dans les souvenirs du narrateur qui raconte sa vie de Métis alors qu'il était enfant au début des années cinquante dans le nord de l'Abitibi. On découvre ainsi la réalité des Blancs qui travaillaient pour une Compagnie de déboisement et leurs contacts avec les autochtones qui partageaient ce territoire. Le lecteur suit les souvenirs de Pien au fil des chapitres très courts qui, quoique partant un peu dans tous les sens, finissent par dresser un portrait très intéressant de la réalité de ce lieu et de cette époque, avec pour toile de fond le grand déboisement dont on parle encore aujourd'hui et la présence très forte de l'alcool qui permet aux hommes d'oublier qu'ils ont perdu le contact avec la nature et qu'ils sont tiraillés entre les traditions et la modernité.
Le style est collé à la langue du narrateur et le français est entrecoupé des termes anglais grandement utilisés à cette époque et de quelques mots algonquins. L'auteur a tout de même pris la peine de faire des notes en bas de page pour donner une traduction, ce qui permet de ne pas interrompre trop longtemps sa lecture pour en chercher le sens.
Mon avis
J'ai trouvé très intéressant ce regard de jeune adolescent sur sa réalité cependant je crois que c'est un roman qui parlera plus aux adultes qui pourront ainsi comparer leurs souvenirs qu'aux jeunes d'aujourd'hui. N'empêche, c'est une bonne idée que de se plonger dans une autre réalité que la nôtre et ce roman de Michel Noël est une bonne suggestion, en particulier pour ceux qui n'aiment pas les trop longues descriptions.
Nouveau commentaire