Un matin, des hommes entrent chez Zolfe et somment sa famille de partir, leur laissant à peine cinq minutes pour prendre leurs choses. Ne comprenant pas cette violence, effrayée par ces hommes dont le regard lui semble pourtant familier, Zolfe hésite. Laissant son livre d’histoire préféré derrière elle, elle emporte au creux de ses bras Émil, son poisson…
Album pour tout public qui aborde les thèmes de la guerre et du génocide dans une approche universelle, puisqu’il n’est ni question de date, ni de lieux, Nul poisson où aller réussit l’exploit de ne pas juger, de ne pas faire le procès de cette violence qui vient détruire des liens que l’on croyait pourtant solides. La langue est poétique tout en restant accessible et les illustrations participent à créer un univers intemporel.
Difficile de mettre des mots sur l’expérience que j’ai vécue en lisant ce livre. Peut-être puis-je seulement dire que j’ai été soufflée, complètement, terrifiée dans mon cœur de mère, ravie dans mon cœur de lectrice, inspirée dans mon cœur de prof.
Nul poisson où aller est une œuvre absolument magnifique, un bijou littéraire mis en valeur par les superbes aquarelles de Janice Nadeau.
Pour tout public, l’histoire se dévoile selon l’expérience du lecteur puisque Marie-Francine Hébert passe par les yeux naïfs de Zolfe pour décrire ce qui se passe et elle le fait avec une grande justesse. Les plus jeunes partageront donc sa vision et ses questionnements alors que les plus vieux pourront lire entre les lignes et découvrir toute la violence de ce qui se produit. Parce que la guerre est violente, terrible, parce que cet homme qui vient expulser la famille de Zolfe a jadis été un ami. Et pourtant, l’auteure réussit à envelopper le tout de douceur, en grande partie grâce à cette histoire, celle de son livre préféré qu’elle n’a pas apporté avec elle puisqu’elle le connait par cœur, que Zolfe se raconte au fil des pages. Ce pot qui lui offre une protection contre le réel et qui l’entoure jusqu’à la toute fin.
Côté illustrations, les aquarelles participent à cette douceur, laissant les contours flous, choisissant aussi la métaphore à la cruauté de la réalité.
En bref? C’est une œuvre intelligente et riche que je vous invite à lire et relire plusieurs fois puisqu’il y a plusieurs voies, plusieurs interprétations possibles.
Merci à Eve pour cette découverte !
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J'aime la langue française, notre belle langue que les médias maltraitent si souvent. Je n'ose pas dire ce que je pense.
J'ai acheté ce superbe album " nul poisson ou aller" pour Ambroisie une fillette de cinq ans,
cette fillette est peut-être trop jeune ?
Cordialement.
Gisèle