L'émeraude sacrée de Shwedagon

Min Han a trente ans quand l’histoire débute. Il fait partie des 6300 prisonniers que le gouvernement birman a remis en liberté et, alors qu’il redécouvre les rues de Yangon et retourne chez ses parents qu’il n’a pas vus depuis dix-sept ans, il replonge dans ses souvenirs et raconte au lecteur sa descente aux enfers. D’abord presque esclave dans une ferme d’éléphants, il a cru que sa chance avait tourné quand il a obtenu un poste de sculpteur dans un temple, mais il y rencontre le Capitaine, un homme cruel et manipulateur qui l’oblige à voler l’émeraude sacrée. Capturé par la police avant de se retrouver enfant esclave dans un camp de prisonniers, Min Han voit son destin lui échapper et ne trouve refuge qu’auprès des animaux qui lui servent de compagnons. À travers son périple, c’est l’histoire de la Birmanie des années 90 que nous découvrons, alors que la junte militaire est au pouvoir et que la corruption est partout…

Entre roman d’aventures et récit historique, L’émeraude sacrée de Shwedagon permet au lecteur de découvrir la dure réalité des adolescents en Birmanie à travers les yeux de Min Han. Si les rebondissements sont nombreux, les passages descriptifs et explicatifs prennent beaucoup d’espace dans le récit et pourraient rendre la lecture plus ardue pour les lecteurs moins habiles.

Mon avis

La Birmanie s’ouvre tout juste au monde et un tel roman est vraiment intéressant dans une perspective d’apprentissage et de découverte. En effet, au fil des aventures de Min Han, on découvre des pans d’histoire et des réalités inconnues, à un point tel que les passages explicatifs prennent le dessus sur les passages narratifs, particulièrement dans la première partie. La curieuse en moi a donc été comblée, mais la lectrice avide d’aventures moins. Il faut dire que les longues phrases n’aident pas non plus à créer un climat de tension et les scènes d’actions sont parfois alourdies par des détails, ce qui fait qu’on est moins accrochés.

La deuxième partie est toutefois plus rapide, plus vive et j’ai aimé suivre les péripéties de Min Han à partir du moment où il est arrêté. Le lien avec les animaux est d’ailleurs un beau fil conducteur et, si la fin est un peu trop heureuse pour qu’on y croie vraiment (d’autant plus qu’il a été établi auparavant que la corruption pouvait faire beaucoup), il est difficile de lâcher le roman avant de connaître son dénouement.

En bref? C’est un dépaysement assuré que la lecture de ce roman, mais il s’adresse à des lecteurs avancés en quête d’informations autant que d’action !  

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Merci à la maison d'édition Acte-Sud pour le roman!