Quand Mersault est arrêté pour le meurtre d’un arabe, dans les années 30 en Algérie, le procureur revient sur son comportement lors de la mort de sa mère, sur ses relations minimales au boulot, sur sa froideur apparente. Insaisissable, l’homme assiste sans émotion au procès qui décidera de son sort…
Ce roman graphique offre une mise en images de l’œuvre très connue d’Albert Camus et est fidèle à l’ambiance du roman original. Utilisant l’aquarelle pour créer ses cases, Jacques Ferrandez rend cet Étranger accessible aux lecteurs intermédiaires et avancés.
J’ai lu l’Étranger au secondaire, puis au Cégep. Et les deux fois, j’ai détesté. Non pas à cause de l’écriture de Camus, que j’admire au contraire, mais bien à cause de Mersault, cet être quasi inhumain qui pose un regard dénué de sentiments sur ce qui l’entoure. J’étais toutefois curieuse de voir ce que Jacques Ferrandez avait fait de cette histoire et… je n’ai pas été déçue, haïssant avec la même force le personnage principal puisque le dessinateur arrive à le rendre parfaitement avec une figure qui ne change jamais et un détachement quasi palpable, mais appréciant énormément tout le décor du récit, magnifiquement rendu. Il faut dire que c’est une bande dessinée ambitieuse, créée par un homme qui connait l’œuvre de Camus sur le bout de ses doigts (ce n’est d’ailleurs pas la première adaptation qu’il en fait) et qui est attaché à l’Algérie dont il est question.
En lisant ce roman graphique, on sent toute la minutie dont il a fait preuve, il explique d’ailleurs son travail ici, pour rendre avec justesse l’histoire imaginée par Camus. Personnellement, je suis restée souvent quelques minutes sur une planche, regardant avec attention ces aquarelles magnifiques, tant au début quand elles sont nimbées de lumière afin de rendre le soleil pesant du pays, qu’à la fin où, sombres, elles rendent bien la lourdeur du huis clos du procès.
En bref? Un travail remarquable qui pourra faire découvrir l’œuvre de Camus aux plus jeunes et qui permettra aux plus vieux de s’y replonger.
Merci à Gallimard pour le roman graphique !
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Cette BD est une très belle façon de se retremper dans l'univers de Camus !
Et les illustrations sont tellement belles !
Je le recommande !