Freneqer Paje n’est pas une adolescente comme une autre. Après avoir grandi aux quatre coins du monde, au gré des emplois de son père, elle habite maintenant dans une oasis qui lui semble être une prison. En effet, outre la chaleur accablante qui l’empêche de sortir à l’extérieur, elle vit sous le joug de son père qui l’éduque d’une main de fer, tentant d’en faire la femme docile qu’il a imaginée. Soumise en apparence, Freneqer ressent pourtant un urgent besoin de liberté et, lorsqu’elle défie son père dans un souk pour sauver la vie d’un chat, et que celui-ci se révèle être une Créature Libre capable de la faire voyager dans le monde dès qu’elle est seule, l’adolescente commence à mieux respirer. Toutefois, l’éducation de son père la poursuit, l’enrobe, et lorsque celui qu’elle a baptisé Sangris se rapproche dangereusement, Freneqer se referme comme une huître…
Roman fantastique qui aborde les thèmes de la relation à l’autorité, de la manipulation, du besoin d’émancipation et du legs familial, L’envol raconte aussi une grande histoire d’amour. Rythmé et aéré par de nombreux dialogues, le roman peut convenir aux lecteurs intermédiaires.
L’envol a été écrit par Rinsai Rosseti alors qu’elle n’avait que 17 ans, on peut donc pu s’attendre à quelques maladresses mais, et je ne suis pas la première à le dire, l’écriture est d’une grande maturité et surprenante dans sa façon de mélanger réalité et fantastique.
Roman d’apprentissage dans lequel on voit une adolescente se défaire de la prison mentale dans laquelle l’a enfermée son père, L’envol se distingue par l’univers dans lequel vit Freneqer. En effet, il est intéressant de découvrir sa vie en plein désert, dans un endroit où les relations entre filles et garçons sont quasi absentes, codifiées, jugées. Même si j’aurais aimé qu’on aille plus loin que le cliché sur certains aspects, l’habillement, la relation entre adolescentes, ça change de l’habituel cadre occidental et c’est bienvenu !
Côté personnages, même s’il est difficile de comprendre les réactions de Freneqer, ces dernières étant clairement dues à son éducation pour le moins étrange, l’adolescente est attachante en plus d’avoir un sens de la répartie indéniable. En outre, on sent le vécu de l’auteure dans son absence de racines et le tout est crédible, touchant. En face d’elle, j’ai eu de la difficulté à croire que Sangris, Créature Libre qui n’est jamais restée plus de deux semaines au même endroit, puisse s’attacher si fort et si rapidement à une humaine, mais j’ai apprécié sa naïveté, son ouverture, sa façon d’être à fleur de peau. Leur rencontre crée rapidement des étincelles et fera rêver les lecteurs.
En bref? Une histoire originale à conseiller fortement aux grands rêveurs !
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