Aurélie Waterspoon

Billet rédigé par Sarah-Jeanne Desrochers

À l'aube de l'adolescence, Aurélie est une orpheline qui refuse de grandir. Elle habite dans une cave de New York avec ses rats. Deux soeurs inventées, un vieil homme sans abri ayant jadis travaillé dans un hôtel et une vieille musicienne habitant un boisé sont ses amis les plus proches. Toujours à la recherche de la mère qui l'a abandonnée, Aurélie se taillera une place au sein d'une bande de garçons, trouvant, du coup, une sorte de famille...

Le roman Aurélie Waterspoon raconte l'histoire d'une jeune fille presque adolescente qui habite les rues de New York. Il y est question de phénomène de bande ainsi que d'amitié et de solidarité. Le besoin d'une famille occupe une place importante dans l'esprit du personnage principal. Le roman s'adresse aux lecteurs plus expérimentés qui sauront apprécier les jeux de mots et le langage riche de l'auteur.

Mon avis

Le personnage d'Aurélie est très attachant. La jeune fille, un brin naïve, est à un point charnière entre la pré-adolescence et l'adolescence et hésite à faire le bond vers ce monde d'adulte. L'auteur a su doser à merveille afin d'offrir au lecteur un personnage mature, mais qui a également besoin d'être accompagné. Même si Aurélie parvient se débrouiller seule dans la rue, elle a grand besoin de quelqu'un à ses côtés. La bande (ou plutôt, la famille!) qui prend peu à peu forme est très inspirante!

Côté écriture, Gilles Dubois a choisi de mettre en scène ses personnages au centre de New York, donc dans un environnement anglophone. Il faut donc s'imaginer qu'Aurélie parle anglais et qu'elle utilise plusieurs expressions francophones pour tenter de rehausser son niveau de langue. Ces expressions sont identifiées par l'usage de l'italique. Cependant, plusieurs autres mots et expressions le sont également, si bien que j'avais parfois de la difficulté à savoir s'ils devaient être dits en français ou traduits en anglais. Je reste mitigée, je n'y ai vu ni un plus à ma lecture au niveau du style ni une difficulté supplémentaire afin de déterminer ce qui était en français et ce qui était en anglais.

Par contre, j'ai adoré les multiples de jeux de mots que l'on retrouve dans le roman. Plusieurs des jeunes personnages ne sont pas instruits et utilisent donc de façon erronée plusieurs expressions. Le roman est donc très bien écrit dans son ensemble et très agréable à lire.

« Aurélie rebaptisa le club les Deux Moustiques R., d'après le célèbre roman des Carpes et des Pets, d'Alex-Cendre du Mois, apprit-elle à ses compagnons, fière de ses connaissances en littérature. Pourquoi Moustiques R.? Parce que les épées, ça pique! »

En somme, un joli roman agréable à lire pour faire le pont vers des lectures plus « littéraires ».

À noter : À la fin du roman, plusieurs pistes d'exploitation en classe sont présentées, et il semblerait de d'autres soient disponibles auprès de la maison d'édition (via le site Internet) pour les enseignants qui en feraient la demande.