Eleanor & Park

Quand Eleanor arrive dans l’autobus scolaire de Park, l’adolescent a la même réaction de rejet que les autres. Il faut dire que l’adolescente est étrange avec son habillement surprenant et ses cheveux d’un roux flamboyant. Mais voilà, il finit par avoir pitié et les deux se retrouvent assis sur le même banc, matin et soir. Si c’est d’abord le silence radio entre eux, un lien s’établit bientôt autour des comics que lit Park dans l’autobus et qu’Eleanor déchiffre en même temps. Mais il est difficile pour l’adolescent de vivre avec le regard des autres, d’autant plus qu’Eleanor ne le laisse pas l’approcher facilement même si, pour elle qui vit un enfer au quotidien avec son beau-père, Park devient rapidement une bouée de sauvetage…

Grande histoire d’amour et roman traitant de maltraitance, Eleanor & Park entraine son lecteur dans les années 80. Mêlant avec habileté un thème plus lourd avec le bonheur des premières amours et des touches d’humour, Rainbow Rowell écrit une histoire touchante qui plaira aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Il y a longtemps que je n’ai pas eu un plaisir à lire une histoire d’amour. Je les trouve toujours trop clichées, trop répétitives, trop tout. Et même s’il y a beaucoup d’intensité dans celle-ci, j’ai complètement accroché, peut-être grâce à la force de l’histoire parallèle de maltraitance. On comprend toute la force des émotions d’Eleanor quand on se rend compte que Park est sa seule bouée de sauvetage. Sans emploi et sans réelle volonté, sa mère est sous le joug d’un homme colérique et violent et Eleanor sert de remparts pour ses frères et sœur. Crédible, cette partie de l’histoire est brillamment construite et arrive à toucher sans tomber dans le drame.

Par ailleurs, j’aime que Park ait des réserves face à sa relation avec Eleanor, qu’il lutte constamment entre son envie d’être avec Eleanor et sa peur du jugement. C’est triste, on souhaiterait qu’il l’aime simplement, mais terriblement réaliste.

En fait, ce roman est presque un coup de cœur. Il manque juste peut-être une légère finition dans l’écriture, un style plus défini, et un brin d’authenticité dans les scènes se passant à l’école. En effet, il est difficile de croire à tous ces câlins que donnent les profs à leurs élèves…

En terminant, je vous partage un questionnement qui m’a suivie tout au long de ma lecture : je me demande si ceux qui n’ont jamais connu les cassettes et les walkmans accrocheront autant. Pourront-ils se projeter autant dans cet univers? Donnez-moi vos impressions !

Merci à Pocket Jeunesse pour le roman!