La fille de Marie, Élisabeth, a presque dix ans et commence à avoir un comportement des plus étranges et devenant franchement inquiétante. Pour faire face à cette situation, Marie sait qu’elle doit retourner dans ses souvenirs et accepter ce qui s’est passé dix ans plus tôt alors qu’elle adorait les films d’horreur et que, envoûtée par le beau Johnny, elle a accepté d’aller passer une nuit avec ses amis sur les terres du vieux Henry McNeil…
Court roman d’horreur, La légende de McNeil propose un récit en deux temps, les chapitres alternant entre 1996, où Marie était encore jeune et naïve, et 2006, où elle doit surmonter ses démons. Avec des phrases brèves et une langue accessible, Jonathan Reynolds écrit une histoire qui peut rejoindre les lecteurs débutants ou avancés, mais qui s’adresse clairement à un public avisé, certaines scènes étant particulièrement crues.
Je ne suis pas très portée sur les films d’horreur ni sur les livres du même genre. Il faut dire que j’ai une imagination galopante et que j’ai ensuite de la difficulté à oublier les images perturbantes que je vois où que je m’invente en lisant. J’avais toutefois envie de découvrir cette courte novella rééditée aux Six Brumes. J’aurais pu éviter de la lire avant de dormir, me direz-vous, mais voilà : je l’ai fait quand même et, oui, j’ai été effrayée.
Il faut dire que Jonathan Reynolds a une écriture habile, ne surchargeant pas le récit de détails, mais arrivant tout de même à créer une ambiance capable de donner la chair de poule. S’il y a quelques phrases plus maladroites et que le joual surprend parfois dans la bouche des personnages, il exploite bien le décor du Canton de Brompton d’où il est lui-même originaire, et crée une histoire tout à fait réaliste et crédible qui bascule tout à coup dans le fantastique et l’horreur. Si la construction est efficace sur le plan de la peur, j’ai cependant trouvé que certains éléments manquaient de finition, comme si le format était à la fois trop court et trop long. En effet, l’auteur a choisi de traiter de certains thèmes en parallèle, comme l’orientation sexuelle d’un personnage, comme s’il voulait enrichir son récit. Malheureusement, le format étant bref, il n’a pas eu le temps de bien installer le contexte et la révélation tombe un peu à plat. J’aurais aussi sentir plus dans la Marie de 2006 les traces de 1996. Avec les scènes finales, on imagine que les séquelles ne peuvent être que lourdes… Alors, êtes-vous tentés? C’est à vos risques et périls !
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