Le garçon qui voulait courir vite

Le père d'Agathe et de Jules est mort dans un grave accident de la route. La jeune adolescente réussit tant bien que mal à passer par-dessus le vide qu'elle a au creux du ventre, mais le garçon de six ans, qui était dans la voiture au moment du drame, ne parle plus et court de moins en moins bien, comme s'il n'arrivait plus à contrôler ses jambes. Les examens physiques ayant démontré une absence de cause de ce côté, les médecins croient plutôt que le problème est psychologique. Dès les premières pages, on sent le lien qui unit la narratrice à son petit frère qu'elle voudrait tant pouvoir aider. Mais ni sa mère, ni le psychologue engagé pour l'aider, ni l'école n'y arrivent et Agathe est découragée devant la régression de son frère et devant les rires qu'il attire lorsqu'il lui dit « on court? » et qu'il s'élance comme un pantin désarticulé. Surtout qu'elle-même doit arriver à gérer les longues heures de travail de sa mère qui peine à arriver financièrement, ses amies avec qui elle n'a même pas envie de parler de sa peine et le grand Julien qui s'est mis en tête de lui faire payer sa résistance à l'intimidation. Une chance qu'il y a le Seigneur des anneaux...

C'est une impression de simplicité qui émane de ce roman, puisque Agathe se confie comme elle le ferait dans un journal intime, avec un vocabulaire accessible et en courts chapitres pour suivre le rythme des jours. Les dialogues insufflent du dynamisme à ces scènes de vie et les rendent presque palpables.

Mon avis

Parfois, on peut tomber sur un petit trésor alors qu'on ne s'y attendait pas. J'ai trouvé ce livre alors que je cherchais le premier tome des aventures d'Ewilan de Pierre Bottero. Ce premier tome était déjà emprunté par quelqu'un d'autre alors j'ai failli repartir bredouille, mais j'ai aperçu ce tout petit livre et je me suis dit « pourquoi pas? ». Voilà! Et cela aurait pu être une catastrophe ou un livre ennuyant, mais c'est un véritable bonheur que j'ai ressenti en tournant les pages de ce bouquin que je recommande vivement.

Le deuil n'est pas un thème facile à aborder, mais c'est fait ici tout en délicatesse et, surtout, l'auteur a réussi à apporter de la lumière au travers de ses lignes malgré les thèmes de l'intimidation et de la souffrance psychologique. C'est un message d'espoir, une rencontre émouvante qu'on fait en moins de deux cents pages et qui marque. Chapeau!